Des partis maghrébins comptent lancer une instance de débat

 Des partis maghrébins comptent lancer une instance de débat

Mohcine Belabbas


Quatre partis maghrébins comptent lancer une instance maghrébine de débats dans le but de créer un « climat politique de fraternelle confiance » et proposent  la création d’un espace régional qui intègre les pays du Sahel. 


Le salut du Maghreb viendra-t-il des partis d’opposition et de la société civile? Face à l’impasse dans laquelle se trouve actuellement l’Union du Maghreb arabe (UMA), des partis politiques des différents pays de la région ont pris sur eux de se réunir à Alger, en marge du congrès du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) les 9 et 10 février 2018, et de lancer un espace de débat.


Les quatre partis concernés, le RCD (Algérie), le PAM (Maroc), Al Joumhouri (Tunisie), le PNL (Libye), ont signé une déclaration commune, rendue publique hier, dans laquelle ils ont fait part de leur décision de « se doter d’une instance de débat et de propositions et de se retrouver chaque année dans un des six pays concernés afin d’évaluer l’écho et l’avancement effectif de leur initiative ».


« Les membres des délégations tunisiennes, algériennes, marocaines et libyennes réunies à Alger en marge des travaux du cinquième congrès du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie où les débats concernant l’avenir de la zone péri-saharienne ont pris une place importante, se sont entendus pour donner à leurs relations un prolongement et un suivi plus soutenus dans des termes et des formes qu’ils se proposent de préciser dans les meilleurs délais », est-il précisé.


Pour les signataires de la déclaration, cette initiative est dictée par « l’urgence de donner un cadre crédible, opérationnel et adapté à la situation des quatre pays d’Afrique du Nord afin de dépasser les fragmentations de leurs potentiels politiques et économiques qui figent le sous-continent nord-africain dans l’immobilisme et les menaces de régression, voire de déstabilisation ».


Nouveauté : les signataires proposent d’intégrer les pays du Sahel dans cet espace commun.  « Un nouveau pacte englobant les quatre pays sus-cités et les nations riveraines du Sahel s’avère être désormais un impératif économique, environnemental et sécuritaire qu’aucun alibi ne peut occulter », estiment-ils. Et de recommander : « les perspectives d’un nouveau repositionnement et agencement de leurs territoires respectifs doivent transcender les conjonctures et aléas qui ont ignoré, contraint ou volontairement combattu un destin que les nouvelles situations nationales et les évolutions internationales commandent désormais d’inscrire comme l’une des urgences majeures de l’agenda régional ».


Loin de tout sectarisme, les signataires de la déclaration invitent les forces progressistes de la région à s’associer à cette initiative dans le but de « créer un climat politique de fraternelle confiance ».


Yacine Ouchikh