Ayrault à Alger pour appuyer la « paix et la stabilité dans la région »

 Ayrault à Alger pour appuyer la « paix et la stabilité dans la région »

Le ministre algérien des Affaires étrangères


 


Le chef de la diplomatie française a exprimé aujourd’hui à Alger son soutien pour la constitution d’un gouvernement d’union nationale en Libye, à sa tête Faiz Serraj. 


 


En visite aujourd’hui en Algérie, le ministre français des Affaires étrangères et du développement international, Jean-Marc Ayrault, a beaucoup  insisté sur l’urgence d’installer un gouvernement libyen d’union nationale. Il a estimé qu’il y a une situation « dangereuse » en Libye et « c’est par la voie politique  que nous souhaitons l’aborder ». « Il y a urgence à ce que ce gouvernement soit installé, c’est la ligne de la France et je crois que c’est celle de l’Algérie. Sur bien de sujets, nous avons des approches communes », a-t-il affirmé, lors d’une conférence de presse conjointement animée avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra.


Le locataire de Matignon a tenu à rappeler que la France souhaite aborder cette situation dangereuse « par la voie politique », en soutenant « la constitution d’un gouvernement d’union  nationale, à sa tête Faiz Serraj, qui est prêt et souhaite installer son gouvernement à Tripoli, et que sa sécurité soit assurée, non pas de l'extérieur, mais par un accord qui doit être trouvé sur place ». Et d’ajouter : « A partir de là, nous pourrons mettre en œuvre avec la Libye, une solution lui permettant de se réconcilier, de se reconstruire et de maîtriser ce danger qui nous guette et qui guette les puissances de la région, c’est-à-dire la progression de Daech (groupe terroriste) ».


 


« Stabilité et paix dans la région »


Ses convictions affirmées, le chef de la diplomatie françaises a recommandé d’éviter de lancer à nouveau des initiatives qui « n’apportent pas de solutions durables », mais qui, au contraire, «créent un état de chaos et de désordre qui est préjudiciable au peuple libyen d’abord, première victime, mais aussi qui permet la progression de groupes terroristes comme Daech et qui menace tous les Etats de la région ».


Selon lui, l’Algérie et la France, partagent « le même objectif », à savoir, « la stabilité et la construction d'une paix durable dans la région ». Dans la foulée, M. Ayrault a assuré  que les deux pays ont « la même préoccupation de lutter avec acharnement contre le terrorisme », mais aussi le souci de présenter à la jeunesse des deux pays « des perspectives d’avenir et d’espoir ».  « C’est ce que nous voulons construire ensemble et je viens ici en tant qu'ami de l'Algérie et en tant partenaire de la relation franco-algérienne »,a-t-il insisté.


 


D’importantes décisions économiques pour bientôt


Sur le plan économique, le chef de la diplomatie française a affirmé  que la réunion du Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français (CIHN), prévue les 09 et 10 avril à l’occasion de la visite de Manuel Valls en Algérie, sera l'’occasion d’aborder plusieurs sujets économiques, notamment le rôle des groupes français comme PSA Peugeot Citroën, Renault et Alstom qui ont solidement pris pied sur le marché algérien. Son souhait est que cette réunion soit couronnée par des  décisions importantes qui « seront à la fois utiles pour l’Algérie et la France, puisqu’il s’agit d’une véritable coopération économique ». « Nous pouvons parfaitement amplifier notre coopération mutuelle, au moment où l’Algérie est engagée dans un processus important de diversification de son  économie. C’est dans ce sens qu’il faut aller et c’est dans ce sens que nous allons depuis plusieurs années », a-t-il soutenu.


 


Non à l’amalgame entre Islam et terrorisme


Interrogé sur la montée de l’islamophobie en France, notamment après les attentats de Paris et de Bruxelles, le patron de la diplomatie françaises rétorque : « nous sommes attachés à la liberté de conscience, la liberté religieuse et de culte, et nous veillons pour qu'il en soit ainsi pour tous les croyants et les  non-croyants, qui doivent être respectés, c'est le rôle de l'Etat, le rôle de  la République d’y veiller ».


Et d’affirmer  la volonté de l’Etat français à éviter l’amalgame entre Islam et terrorisme, en soutenant : « nous faisons en sorte que nous n’entrions pas dans une forme de spirale absurde, qui consisterait : parce qu’il y a des attentats et que certains, qui  les pratiquent se réclament de l’Islam pour que tous les musulmans soient mis dans cet opprobre, et c’est pour ça que nous voulons en permanence rappeler que l'immense majorité des français musulmans qui sont croyants et pratiquants n'adhèrent absolument pas à cette radicalité et doivent être respectés ». Un amalgame qui n’a pas lieu d’être surtout que « les premières victimes en nombre des attentats étaient souvent des personnes de confession musulmane ». « Nous ne devons pas l’oublier », a-t-il conseillé.


 


Yacine Ouchikh