Macron va « franchir un nouveau pas » dans la reconnaissance des Harkis

 Macron va « franchir un nouveau pas » dans la reconnaissance des Harkis

Une manifestation de soutien aux « harkis » dans les rues de Paris le 12 mai 2013 / PIERRE VERDY / AFP PHOTO.

Le président français Emmanuel Macron souhaite lundi prochain « franchir un nouveau pas » dans la « reconnaissance du manquement qui a été fait aux Harkis » par l’État français. Il entend ainsi ouvrir le « chantier de la réparation », selon la Présidence de la République.

Emmanuel Macron « considère que le travail accompli depuis 60 ans est important. Mais, il faut franchir un nouveau pas dans la reconnaissance au manquement qui a été fait aux Harkis, mais aussi au manquement de la République française à ses propres valeurs », a précisé à l’AFP une source à l’Élysée. L’histoire « des Harkis, c’est une histoire de Français et c’est l’histoire des Français. C’est dans cet état d’esprit qu’il faut aborder ce nouveau chapitre », a martelé cette source.

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À quelques jours du 25 septembre – journée d’hommage national aux Harkis instaurée en 2001 – M. Macron accueillera lundi lors d’une « réception » à l’Élysée les « porteurs de cette mémoire si particulière » et s’« adressera aux Harkis ». Quelque 300 personnes, issues d’associations de Harkis, et « d’anciens combattants », ont ainsi été conviées.

Le président doit à cette occasion prononcer un discours et décorer un représentant harki blessé au combat. Cet officier français a organisé le rapatriement « de plusieurs centaines de Harkis en désobéissant aux ordres ». Une fille de Harki « militante de l’égalité des chances et de la diversité » recevra également une distcinction.

 

Abandonnés ou internés par milliers

« Les Harkis » sont les anciens combattants – jusqu’à 200 000 hommes – ayant servi comme auxiliaires de l’armée française pendant la guerre d’indépendance algérienne (1954-1962) qui opposa des nationalistes algériens à la France. À l’issue de cette guerre, la France a abandonné la plupart en Algérie. Nombre d’entre eux ont été victimes de massacres de représailles.

Plusieurs dizaines de milliers, avec parfois femmes et enfants, sont transférés en France par l’armée. Ils transiteront entre 1962 et 1965 pour la majorité dans des « camps de transit et de reclassement », aux conditions de vie indignes et durablement traumatisantes.

« Depuis cette période, la République (française) a fait des pas. Il y a eu diverses procédures d’indemnisation installées au fil du temps ». Le 25 septembre 2016, le président François Hollande a reconnu la « responsabilité » de la République « dans l’abandon des Harkis », rappelle cette source.

Mais, pour le président Macron, il faut aujourd’hui aller « au-delà de ce que la République a déjà fait ». Il veut donc faire un « nouveau pas » en « direction des porteurs de la mémoire harki ».