Macron interpellé à Marseille : «Aujourd’hui, qu’est-ce qu’on fait pour la Palestine ?»
Macron ne s’y attendait sûrement pas. En visite à Marseille ce mardi 19 mars à l’occasion d’une opération d’envergure de démantèlement du trafic de drogue, le Président français a eu droit à une petite surprise. Celle de devoir se justifier devant les caméras des chaînes d’info face à un habitant de la cité de la Castellane qui lui a reproché de pratiquer le « deux poids, deux mesures » dans son action en Ukraine et à Gaza.
« On a donné tous les moyens qu’il faut à l’Ukraine pour pouvoir défendre ses droits. Aujourd’hui, qu’est-ce qu’on fait pour la Palestine, Monsieur Macron ? », a interrogé droit dans ses bottes cet habitant, en l’accusant de « verser de l’eau dans le sable » avec l’action humanitaire de la France.
Ce à quoi le président a répondu que le gouvernement faisait « avec les moyens qui sont » les siens, « qui sont ceux de la diplomatie, de l’action humanitaire ».
Cet habitant lui a aussi reproché de ne pas avoir fait comme l’Afrique du Sud qui avait saisi la Cour internationale de justice, fin décembre, en accusant Israël de perpétrer un « génocide » à Gaza.
« La France n’est pas sur la ligne et n’aura pas la ligne de l’Afrique du Sud parce que les termes qui ont été employés, les actions de justice internationale ne correspondent pas non plus à la vérité sur le terrain », a expliqué Emmanuel Macron, oubliant les rapports alarmants de plusieurs spécialistes de l’ONU.
Emmanuel Macron a également précisé que la France « n’a pas les moyens de faire une opération (militaire à Gaza) ». Le président a cependant assuré « faire tout » pour empêcher une opération israélienne à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.
Emmanuel Macron a poursuivi sa déambulation parmi les habitants du quartier où il a été interpellé sur divers sujets. Quelques instants plus tard, la situation à Gaza a été une nouvelle fois évoquée, cette fois par une femme en pleurs qui a insisté sur le sort des enfants palestiniens.
« Je partage votre détresse et je l’ai entendue », lui a dit le chef de l’Etat. « On a soigné 1 000 Palestiniens sur le bâtiment militaire (…). On a livré des médicaments et des vivres avec les Jordaniens et les Egyptiens », s’est justifié Emmanuel Macron.