Macron et Tebboune entament le réchauffement des relations entre les deux pays

 Macron et Tebboune entament le réchauffement des relations entre les deux pays

La France et l’Algérie tentent de refermer la page d’une énième crise diplomatique entre les deux pays. Valerie Hache/AFP

La France et l’Algérie s’efforcent depuis plusieurs mois de donner un nouvel élan à leurs relations après une grave crise diplomatique. Le 18 juin, les présidents algérien et français se sont entretenus au téléphone. Ils se sont accordés sur leur volonté « d’approfondir » les relations entre les deux pays.

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune et son homologue français Emmanuel Macron se sont entretenus samedi 18 juin au téléphone. Un échange qui intervient alors que les relations entre la France et l’Algérie sont au plus bas depuis des années.

Durant cet entretien, ils « ont évoqué les relations bilatérales et affirmé leur détermination à œuvrer pour leur approfondissement […] particulièrement après la réélection du président Macron pour un nouveau mandat », a indiqué la présidence algérienne.

Les deux chefs d’État ont également abordé « plusieurs dossiers, en tête desquels celui du Sahel et de la situation en Libye ». Des questions « régionales et internationales d’intérêt commun » étaient également au menu des discussions, selon le communiqué algérien. Parmi ces derniers sujets, figurait notamment la question de l’expulsion par la France des Algériens sans papier.

 

Alger autorise l’expulsion des sans-papiers, sous conditions

Selon Paris, le gouvernement algérien ne coopère pas dans le dossier des ressortissants algériens visés par des arrêtés d’expulsion. Raison pour laquelle seules 22 expulsions ont pu être menées en 2021, alors que 7 731 obligations de quitter le territoire visent des Algériens en France. Un chiffre qu’Alger conteste. C’est pour forcer la main des autorités algériennes, ainsi que des autres pays du Maghreb, qu’Emmanuel Macron avait décidé à l’automne 2021 de durcir les conditions d’obtention de visas pour leurs ressortissants.

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Après un bras de fer qui a duré plusieurs mois avec le gouvernement français, les autorités algériennes auraient accepté de délivrer les autorisations consulaires aux ressortissants algériens faisant l’objet de décisions d’expulsion. Mais, Alger pose certaines conditions, dont la fourniture d’un test PCR négatif. Mesure réciproque à celle que pose Paris pour les voyageurs en provenance d’Algérie. Or, les personnes en voie d’expulsion peuvent tout à fait refuser de subir ce test. Ce qui les rendrait donc inexpulsables tant que cette obligation sera en vigueur.

 

Une relation difficile, mais indispensable pour les deux pays

La France et l’Algérie s’efforcent depuis plusieurs mois de donner un nouvel élan à leurs relations après une grave crise diplomatique. Alger avait en effet rappelé son ambassadeur à Paris en octobre. Le Palais d’El Mouradia n’avait pas gouté les propos du président Emmanuel Macron affirmant que le « le système politico-militaire » entretenait « une rente mémorielle » pour se maintenir au pouvoir. Et ce, près de 60 ans après son indépendance qui avait mis fin à 132 ans de colonisation française.

L’ambassadeur a repris ses fonctions en France le 6 janvier. Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a souligné lors d’une visite éclair à Alger à la mi-avril le caractère « indispensable » de la coopération entre la France et l’Algérie pour la stabilité de la région. En cette période de tension sur le marché de l’énergie, Alger est un partenaire clé pour la fourniture de gaz à l’Europe.