Macron aux sans-papiers : « Vous avez des devoirs avant d’avoir des droits »

 Macron aux sans-papiers : « Vous avez des devoirs avant d’avoir des droits »

Manifestation de travailleurs sans-papiers de Frichti pour demander leur régularisation. FRANCOIS GUILLOT / AFP

En déplacement à Nevers (Nièvre), Emmanuel Macron a réaffirmé sa position concernant les sans-papiers. Même s’il a rappelé la « culture d’accueil » de la France, il a surtout insisté sur les devoirs des étrangers en matière d’intégration, préalablement à leur régularisation.

 

« Vous avez des devoirs, avant d’avoir des droits », a répondu vendredi Emmanuel Macron à un sans-papiers. Le Président de la République répondait à une interpellation lors d’un déplacement à Nevers sur le thème de l’accès des jeunes à la culture.

« On n’arrive pas en disant “on doit être considéré, on a des droits”. On a une culture d’accueil et les choses se passeront bien si chacun fait son devoir et dit “je respecte les règles, j’essaie de m’intégrer, j’apprends la langue” », a affirmé le chef de l’État.

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« Les choses ne sont pas données. J’ai été pris à partie à plusieurs reprises. La France prend sa part dans l’immigration qu’il y a aujourd’hui, nous continuerons de le faire », a poursuivi M. Macron. Ajoutant que la France « va continuer à investir pour héberger et former. Mais, il faut aussi que celles et ceux qui arrivent sur notre sol prennent leur part de devoirs pour faire l’effort sur la langue, pour faire l’effort pour les formations et ensuite pour avoir un travail, c’est la clé », a-t-il affirmé.

« Vous ne remplissez pas les critères »

Ce n’est qu’à ces conditions qu’on « arrivera collectivement à pacifier les choses. Sinon, tous les esprits s’embrasent », a poursuivi Emmanuel Macron. « Nous sommes un pays généreux, mais on doit respecter les règles. On ne peut pas donner des papiers à tout le monde », a souligné le chef de l’État.

Le Président ne s’émeut pas lorsqu’un sans-papiers lui explique qu’il attend depuis huit ans. Ça veut « dire que vous ne remplissez pas les critères », répond-il. « On prend notre part, mais on ne peut pas accueillir tout le monde », a répliqué Emmanuel Macron. Une formule qui rappelle la phrase restée célèbre de Michel Rocard alors Premier ministre socialiste. Ce dernier expliquait en 1989 que la France ne pouvait pas « héberger toute la misère du monde ».

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Selon le centre de recherches américain Pew Research Center, il y aurait 350 000 étrangers sans-papiers en France. Un statut qui recouvre une multitude de situations très différentes. Beaucoup d’entre eux sont intégrés, travaillent et participent à la vie économique française. Mais, ils ne correspondent pas aux critères de régularisation prévue par l’administration.