Lyon. Annulation d’une conférence avec Salah Hamouri : le maire cède aux pressions
Face aux pressions exercées par les associations juives de la ville, le Crif (Conseil Représentatif des Institutions juives de France) en tête ainsi que de plusieurs élus de droite, le maire de Lyon Grégory Doucet (Europe Ecologie-Les Verts) a annulé ce lundi 30 janvier, une table ronde en présence de l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri (voir nos éditions). La conférence intitulée « Trente ans après la signature des accords d’Oslo, regards sur la Palestine », était prévue mercredi 1er février à l’hôtel de ville de Lyon.
Une décision prise selon l’édile pour « assurer la concorde » dans sa ville face aux « tensions très fortes » suscitées par cet événement. La mairie écolo a dû faire face à des menaces et autres intimidations, etc. Une des adjointes a dû aussi quitter précipitamment dimanche une cérémonie consacrée au souvenir de la libération du camp d’Auschwitz après avoir été sévèrement huée par le public.
Le grand rabbin de Lyon Daniel Dahan avait également annoncé vendredi qu’il se retirait d’un groupe interconfessionnel créé en 2002 par la mairie de Lyon pour promouvoir le « bien vivre ensemble », en affirmant ne pouvoir « donner sa caution morale à des personnes qui, au lieu de promouvoir la paix dans la cité, vont bien au contraire attiser les tensions communautaires ».
La présence de Salah Hamouri, qu’Israël a pourtant harcelé pendant vingt ans en l’emprisonnant à maintes reprises, la plupart du temps sans charge ni procès, avant de l’expulser à vie de sa terre natale (décision condamnée par la France), était insoutenable, une « provocation » pour les défenseurs d’Israël, un comble, pour un pays considéré comme un état d’apartheid par de nombreuses ONG internationales.
Les soutiens d’Israël considèrent Salah Hamouri, 35 ans, comme un « terroriste », un homme qui vit pourtant libre en France, sans être accusé de quoi que ce soit par la justice française. Emmanuel Macron avait même demandé sa libération alors que l’avocat franco-palestinien était incarcéré arbitrairement dans une geôle israélienne.
Que se passera-t-il si demain des partisans du régime algérien ou iranien exigent l’annulation d’une conférence à cause d’un des participants qu’ils considèrent eux aussi comme un terroriste ?