Lycée Averroès: plainte des parents contre le préfet
L’association des parents d’élèves du lycée musulman attaque en justice la préfecture pour discrimination. Le contrat liant ce lycée à l’Etat a été rompu.
« C’est le motif de la confession des membres de l’association qui a conduit le Préfet à résilier le contrat ». Voilà ce qu’on peut lire dans la plainte déposée il y a deux jours.
Les plaignants reprochent au préfet d’avoir « volontairement » ignoré les rapports d’inspection de l’Education nationale, et comparent les reproches faits à Averroès et à l’établissement catholique parisien Stanislas.
« Seul le lycée Averroès fait face à une telle sévérité », fait valoir l’association des parents d’élèves dans sa plainte, ajoutant que « cette différence de traitement évidente caractérise clairement le mobile discriminatoire ».
La direction du lycée Averroès a affirmé début avril qu’elle serait en mesure d’assurer « d’une façon ou d’une autre » la rentrée 2024, tout en appelant aux dons car la fin du contrat d’association met en péril l’avenir de l’établissement.
« Contraires aux valeurs de la République »
En décembre 2023, le préfet a décidé de résilier à partir de la rentrée 2024 le contrat d’association dans le cadre duquel l’Etat finance le salaire des enseignants du principal lycée musulman de France. Il accusait l’établissement d’avoir dispensé des enseignements « contraires aux valeurs de la République ».
Le tribunal a estimé que l’établissement avait effectivement manqué à ses obligations, notamment en citant comme source pour des cours d’éthique musulmane un recueil de textes religieux comprenant des commentaires prônant la peine de mort en cas d’apostasie ou la ségrégation de sexes.
Le lycée Averroès, qui compte actuellement plus de 400 élèves, a ouvert en 2003 avec le soutien de l’ex-Union des organisations islamiques de France, dans la foulée de l’interdiction du voile dans les lieux scolaires. Il est régulièrement classé parmi les meilleurs de la région.