L’UNICEF dénonce la stigmatisation des mineurs étrangers
L’agence de l’ONU pour l’enfance, l’Unicef, dénonce la stigmatisation des mineurs isolés étrangers en France. Leur sort et leur prise en charge sont au cœur d’une vive polémique depuis l’attentat au hachoir du 25 septembre devant les ex-locaux de Charlie Hebdo.
L’auteur présumé de l’attaque contre Charlie Hebdo, un jeune ressortissant pakistanais de 25 ans, a relancé le débat sur l’accueil des mineurs étrangers en France. Celui qui est accusé de « tentatives d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste » était initialement connu sous une identité lui donnant 18 ans. Il venait tout juste de sortir d’une prise en charge de près de trois ans par l’Aide sociale à l’enfance comme « mineur non accompagné ».
Après l’attentat, de nombreuses voix à droite et à l’extrême droite ont critiqué ce statut. C’est notamment le cas de la patronne de l’extrême droite. Marine Le Pen a ainsi appelé à ce que ces jeunes soient « rapatriés dans leur pays d’origine ».
Des enfants « avant tout »
Une stigmatisation qui a fait sortir l’UNICEF de sa réserve. Le 1er octobre, l’agence de l’ONU pour l’enfance monte au créneau pour dénoncer l’instrumentalisation de l’attentat. Des « situations ou des cas problématiques devenus médiatiques ne doivent pas être utilisés pour (…) stigmatiser les mineurs non accompagnés », avertit-elle.
« Nous sommes particulièrement inquiets de la montée de tels propos à l’égard d’enfants particulièrement vulnérables et fragilisés », ajoute l’UNICEF. Les Français devraient « réagir de manière responsable pour garantir la protection à laquelle ils ont droit », affirme Sébastien Lyon, le directeur général de l’Unicef en France.
« Les mineurs non accompagnés sont avant tout des enfants», rappelle l’UNICEF. Elle ajoute qu’ils « ont droit à une protection, quelle que soit leur origine », insiste l’Unicef.
Environ 40 000 mineurs isolés étrangers bénéficient actuellement d’une prise en charge au titre de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Pour l’année 2019, plus de 16 000 mineurs ont rejoint l’ASE par décision de justice.