L’UE reçoit le chef de la diplomatie israélienne, Amnesty dénonce

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Sa’ar. AHMAD GHARABLI / AFP
Alors que l’UE doit recevoir le ministre des Affaires étrangères israélien, Amnesty international déplore un manque de soutien à la CPI et au droit international.
« Il est inadmissible que l’UE déroule le tapis rouge pour le ministre des Affaires étrangères Gideon Sa’ar, dont le supérieur, le Premier ministre Benjamin Netanyahou, est recherché par la CPI », s’indignait Eve Geddie, directrice du Bureau européen d’Amnesty International, en fin de semaine dernière.
C’est aujourd’hui (24 février) que l’Union européenne doit recevoir Gideon Sa’ar, ministre israélien des Affaires étrangères. Une réception diplomatique embarrassante pour Amnesty international qui rappelle que le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, sont visés par des mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
« Silence honteux »
Pour l’ONG, les membres de l’Union européenne devraient « insister sur la nécessité de traduire en justice » les deux dirigeants israéliens pour leurs crimes présumés et sur le respect du droit international par Israël. Amnesty regrette un immobilisme de l’UE venant s’ajouter à son « silence honteux » suite aux « sanctions choquantes annoncées par le président Trump contre la CPI ».
Le 6 février dernier, le président américain, Donald Trump, prenait un décret pour activer des sanctions contre la CPI. La Maison blanche accuse la Cour d’engager « des actions illégales et sans fondement contre l’Amérique et notre proche allié Israël ».
Les Etats-Unis, visés pour crimes de guerre en Afghanistan et Israël, pour ses actions dans la bande de Gaza, ne reconnaissent pas la juridiction pénale internationale.
Sanctions, réactions
Donald Trump indiquait que les Etats-Unis imposeront « des conséquences tangibles et importantes » aux responsables des « transgressions » de la CPI. Les personnes ciblées se verront infliger des sanctions économiques et une interdiction d’entrer sur le territoire américain.
« Sanctionner la CPI menace l’indépendance de la Cour et mine l’ensemble du système de justice internationale », réagissait sur X (7 février), Antonio Costa, président du Conseil européen, qui y voit une « menace » de l’indépendance de l’institution judiciaire.
Côté israélien, Benyamin Netanyahu saluait un « audacieux » décret pris à l’encontre de « cette cour antisémite et corrompue ».