Loi Climat : insuffisances et accélération du calendrier

 Loi Climat : insuffisances et accélération du calendrier

Des membres de Greenpeace appelant à la réduction du trafic aérien face aux défis climatiques, sur un avion Air France stationné sur le tarmac de l’aéroport international Roissy-Charles de Gaulle (CDG), le 5 mars 2021. Alain JOCARD / AFP

Arrivé au Sénat depuis hier (14 juin), les mesures du projet de loi Climat et résilience paraissent encore insuffisantes pour certaines organisations.

 

Insuffisant

Le très attendu projet de loi Climat et résilience est donc arrivé hier au Sénat. Mais malgré des changements en vue, concernant l’interdiction à partir de 2028 de la publicité pour les véhicules les plus polluants et une définition plus ambitieuse de la rénovation performante des logements, pour Greenpeace le texte reste insuffisant.

Et l’ONG n’est pas la seule à partager cet avis. Dès février dernier, dans son rapport sur l’évaluation du projet de loi climat et résilience, le Haut Conseil pour le climat (HCC) estimait que les mesures ne permettraient pas d’atteindre les objectifs.

Pour rappel, dans le cadre de l’Accord de Paris, la réduction de gaz à effet de serre devait atteindre -40% en 2030 (par rapport à 1990). Objectif rehaussé à -55%, suite à la révision de l’objectif climatique européen en décembre dernier.

Manque d’ambition ?

Suite à son passage à l’Assemblée nationale, puis en commission, certains amendements du projet de loi pourraient être revus à la baisse, selon Greenpeace. En février dernier, l’ONG alertait déjà sur la mesure concernant les fermetures de lignes aériennes intérieures pour lesquelles « une alternative en train est disponible en moins de deux heures trente ».

Une mesure qui « passera à côté des lignes les plus émettrices, comme Paris-Marseille qui se fait pourtant en trois heures en train » craignait déjà, il y a quatre mois, Sarah Fayolle, chargée de campagne Transports à Greenpeace France.

Accélération

Outre la teneur des mesures composant ce projet de loi Climat et résilience, l’ONG s’inquiète de l’accélération du calendrier.

Déjà adopté après engagement de la procédure accélérée à l’Assemblée nationale, en cas de Commission mixte paritaire non conclusive, le texte de loi pourrait retourner dès la mi-juillet à l’Assemblée.

Pour Greenpeace France, le gouvernement « préfère terminer la séquence de la loi climat, une loi soi-disant phare du quinquennat, en plein été pour éviter au maximum les débats qui pourraient pousser la France à être plus ambitieuse ».

Cette première lecture du projet de loi Climat et résilience pourrait durer jusqu’à fin juin au Sénat.