Logement/Mixité sociale : l’accueil mitigé de l’annonce d’Elisabeth Borne

 Logement/Mixité sociale : l’accueil mitigé de l’annonce d’Elisabeth Borne

La Première ministre française Elisabeth Borne (C) lors d’une réunion interministérielle sur les villes, à Chanteloup-les-Vignes, au nord de Paris, le 27 octobre 2023. Bertrand GUAY / AFP

Les annonces d’Elisabeth Borne pour favoriser la mixité sociale, dans les quartiers prioritaires, ont suscité des réactions plus que mitigées.

« Je demande donc aux préfets de ne plus installer, via les attributions de logements ou la création de places d’hébergement, les personnes les plus précaires dans les quartiers qui concentrent déjà le plus de difficultés », annonçait la Première ministre Elisabeth Borne, vendredi dernier (27 octobre).

Cette annonce a été faite dans le cadre d’un comité interministériel des villes (CIV), à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), une des réponses aux émeutes urbaines de juin dernier.

A cette occasion, la Première ministre a fait part d’une série de mesures sociales et structurelles en faveur des quartiers prioritaires. Parmi elles, cette circulaire envoyée aux préfets, pour favoriser la mixité sociale, mais qui soulève quelques critiques.

Moyens

« Si on veut vraiment la mixité sociale, il faudrait beaucoup d’argent pour construire des logements sociaux », réagissait, vendredi dernier sur BFM, Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de l’association Droit au logement (DAL).

Pour ce dernier, cette consigne, de ne pas attribuer de logements sociaux dans les quartiers prioritaires aux ménages bénéficiant du Droit au logement opposable (Dalo), est incompatible avec « la crise du logement » touchant actuellement le pays. Et ce, même si le gouvernement précise que des logements seront proposés aux ménages Dalo, en dehors des quartiers prioritaires.

Appliquer la loi

« C’est double peine » pour les ménages Dalo, selon Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, interrogé vendredi sur France info. Pour ce dernier, un des problèmes est surtout le non-respect de la loi solidarité et renouvellement urbain (SRU).

« Il y a un tiers de communes qui ne la respectent pas, dont une partie qui sciemment ne le font pas et préfèrent payer des pénalités. C’est là où nous avons besoin d’un Etat fort qui impose de construire les logements sociaux manquants », pointe Christophe Robert.