L’Observatoire africain des migrations, « un événement historique »

 L’Observatoire africain des migrations, « un événement historique »

Inauguration à Rabat de l’Observatoire africain des migrations le 18 décembre 2020 / @MAP

À l’occasion du 30ème sommet de l’Union africaine (U.A) en janvier 2018, le Roi Mohammed VI avait présenté l’Agenda africain sur la migration contenant plusieurs propositions, dont la création de l’Observatoire africain des migrations. C’est désormais chose faite. 

Le 18 décembre dernier, l’Union africaine a installé l’Observatoire à Rabat, et c’est la première institution de l’U.A qui abrite le Maroc. Il s’agit d’un centre d’études dont la mission principale est la collecte, l’analyse et l’échange des données sur les questions migratoires. Son objectif est d’offrir aux décideurs politiques africains et aux partenaires de l’Afrique, un outil d’aide à la décision en la matière.

« Une meilleure gouvernance migratoire »

Lors de l’inauguration de cet Observatoire durant la Journée internationale des migrants, Nasser Bourita, le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération africaine, a déclaré : « Cette coïncidence heureuse envoie un message fort à la communauté internationale sur la détermination du Maroc et de l’Afrique à asseoir une meilleure gouvernance migratoire à l’échelle du continent ».

Le ministre a souligné que cette entité doit être novatrice, dans son approche et dans son fonctionnement et ce, « par un travail efficace de démystification des stéréotypes erronés sur la migration africaine, et par une approche positive ». Elle devra « éclairer, par des données objectives, tout le potentiel de la migration au regard du lien migration-développement ».

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« Un événement historique et capital »

Quant à la commissaire de l’U.A aux affaires sociales, Amira El Fadil, la création de l’Observatoire africain des migrations (OAM) est « un événement historique et capital pour l’Afrique ». Car il s’agit de la première institution du genre en Afrique et qu' »elle marque le début de nos efforts pour générer des données équilibrées et pertinentes sur les besoins de l’Afrique, dans le domaine de la migration ».

Il y a lieu de rappeler que l’essentiel de la migration en Afrique est intra-africaine. En effet, 80% des migrants ne quittent pas le continent. Seulement 12% vont en Europe et les 8% restants vers d’autres destinations. À l’intérieur du continent, l’Afrique du Sud demeure la première destination des migrants africains, suivies de la Côte d’Ivoire et du Nigéria.

L’Union africaine a choisi aux commandes de l’Observatoire, Laïla Ben Ali, une diplomate tunisienne qui a occupé plusieurs postes de responsabilité au sein de l’U.A. Elle est de formation ingénieure en statistiques dans une école au Maroc. C’est une spécialiste des études démographiques et sociales. Elle aura le challenge de construire avec ses équipes les bases de cette nouvelle institution qui devra jouer un rôle important sur l’une des problématiques majeures du continent africain.

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