« Nanterre, du bidonville à la cité », un livre sur la ségrégation de l’espace
Quand on parle bidonville, il y a Nanterre qui va avec. Cet ouvrage raconte l’histoire de ces quartiers, ces populations et ceux qui ont lutté à leurs côtés.
C’est le fruit d’un long travail de recherche universitaire qui a débuté en 2001 et qui est alimenté par les réflexions d’un militant. Victor Collet a passé 10 ans à sillonner ces bidonvilles qui caractérisent la ville de Nanterre dans l’imaginaire collectif. Il nous offre dans cet ouvrage intitulé « Nanterre, du bidonville à la cité » un regard inédit sur ce phénomène assez peu étudié, comme une introspection d’un militant qui se penche sur l’histoire de ces quartiers et de ce combat.
Ségrégation de l’espace
A Nanterre se croisent des populations très différentes « et souvent indifférentes les unes aux autres », rappelle l’auteur en préambule. En effet, les étudiants, les femmes et hommes d’affaire et les habitants de Nanterre cohabitent dans cette ville si particulière à « l’allure éclatée » et qui symbolise, selon Victor Collet, la « ségrégation de l’espace ».
Indifférence plutôt générale
L’auteur nous parle beaucoup des habitants des bidonvilles, ces « populations à défendre » qui deviennent assez vite un « problème à résoudre ». Une immigration essentiellement venue d’Algérie qui compose ces bidonvilles et qui se trouve donc naturellement liée viscéralement aux événements du 17 octobre 1961. Et ce, dans l’indifférence plutôt générale, « la situation est assez peu favorable à ce que les habitants revendiquent leurs droits », écrit l’auteur, « la barrière de la langue et l’idée d’une présence provisoire (…) laissent place à une sourde attente ».
La légende de Nanterre
L’auteur revient sur cette « légende » qui expliquerait la forte concentration de population algérienne à Nanterre : ce serait uniquement le fait de la police qui serait venue déposer en cars et en fourgons les Algériens à l’entrée de la ville.
Selon Victor Collet, c’est « la traduction proprement communiste des phénomènes sociaux comme combat opposé à des dominants ».
Ce livre est enfin l’occasion de rendre hommage aux figures historiques des luttes en bidonville qui « ont déserté le panthéon ».
Des anonymes : il y a Monique Hervo, Brigitte Gall, Simone Godoc, Claude Huet ou encore monsieur Bellanger.