L’immigration et les visas au cœur de la visite de Darmanin à Alger et Dakar

 L’immigration et les visas au cœur de la visite de Darmanin à Alger et Dakar

Gérald Darmanin annonce la normalisation de la délivrance de visas aux Tunisiens et aux Algériens après un an de limitation.

En visite à Alger, le ministre français de l’Intérieur a annoncé un retour à la normale dans le traitement des demandes de visas. Un nouveau signe du rétablissement des relations bilatérales après des mois de tension entre les deux capitales. Le ministre s’est ensuite envolé pour Dakar où il parlera encore d’immigration avec son homologue sénégalais.

L’immigration comme boussole, le visa comme outil de pression. Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé dimanche un retour « à une relation consulaire normale » avec l’Algérie. Le locataire de la place Beauvau fait allusion à l’octroi de visas par la France aux ressortissants algériens.

Cette normalisation survient après celle avec la Tunisie fin août et celle avec le Maroc plus tôt en décembre. La place prise par le ministère de l’Intérieur dans la gestion des relations avec le Maghreb est un signe évident que l’immigration est désormais au cœur des préoccupations françaises dans la région.

 

La carotte et le bâton

En novembre 2021, Paris avait ainsi décidé de punir la Tunisie, l’Algérie et le Maroc avec durcissement des conditions d’obtention des visas pour la France. En cause : le « refus » de ces trois pays de délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires au retour des immigrés refoulés de France.

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Depuis, Paris a tenté de réchauffer les relations avec Alger, Rabat et Tunis. Venue la semaine dernière préparer la visite d’État au Maroc du président français Emmanuel Macron prévue « au premier trimestre 2023 », la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna avait alors souligné que la France souhaitait « être dans une relation de partenariat exemplaire avec le Maroc, un partenariat d’exception, fraternel et moderne ».

 

Immigration et trafics de drogue au Sénégal

Après Alger, M. Darmanin se rend ce mardi au Sénégal. Il y évoquera essentiellement les questions migratoires et de sécurité. En particulier les sujets des visas et des trafiquants de crack, a indiqué lundi le ministère de l’Intérieur.

Gérald Darmanin s’entretiendra avec le Premier ministre sénégalais Amadou Ba, et rencontrera son homologue à l’Intérieur. Concernant l’immigration irrégulière, l’enjeu est de travailler sur la « coopération » entre les deux États pour les expulsions des ressortissants en situation irrégulière, notamment les dealers de crack à Paris, dont le ministre Darmanin a fait une de ses priorités. La coopération « s’est améliorée » ces derniers mois, a souligné le ministère.

Sur le volet immigration légale « nous serons à l’écoute des demandes » du Sénégal pour faciliter l’immigration de « certaines catégories notamment les professionnels et les jeunes actifs », a poursuivi le ministère. M. Darmanin visitera le centre de dépôt des demandes de visas. Leur délivrance a connu des « difficultés » ces derniers mois, a reconnu le ministère, avec des délais de rendez-vous importants.

 

La menace terroriste

Sur le volet sécurité, ils évoqueront la « poursuite du soutien » aux policiers sénégalais, via leur formation, y compris en matière de cybersécurité. Le pays est un « partenaire essentiel » pour la « stabilité » de la région sahélienne marquée par une « augmentation de la menace terroriste », a rappelé le ministère de l’Intérieur.

La lutte contre le trafic de stupéfiants, en « augmentation » au Sénégal, sera aussi abordée. Objectif: développer le «partage d’informations» entre les deux pays, avec notamment des officiers de liaison sénégalais en France.