L’immense fierté de Rachid Zerrouki porteur de la flamme olympique à Marseille
Hier, mercredi 8 mai 2024, la Flamme Olympique est arrivée à Marseille pour la première étape de son voyage en France. Ce jeudi 9 mai, De Notre-Dame de la Garde jusqu’au Vélodrome, elle entame à Marseille un relais de plus de deux mois à travers la France, avant d’atteindre Paris le 26 juillet prochain pour la cérémonie d’ouverture des JO.
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La Ville de Marseille a sélectionné 14 personnalités emblématiques « aux parcours de vie inspirants » qui iront avec la flamme olympique à la rencontre des Marseillaises et Marseillais dans tous les secteurs de la ville.
Parmi eux, Rachid Zerrouki, dit Rachid l’instit sur X (ex-Twitter), ancien professeur en SEGPA, qui exerce aujourd’hui dans un établissement pénitentiaire pour mineurs.
Son passage est prévu à 18h sur le Boulevard Michelet avant de pénétrer dans le stade de Vélodrome où il confiera la flamme à l’artiste Soprano. Une immense fierté pour celui qui a grandi à Fez au Maroc.
En exclusivité pour le Courrier de L’Atlas, -il a refusé toutes les autres interviews-, Rachid Zerrouki a accepté de répondre à nos questions, à quelques heures de porter la flamme olympique.
Vous attendiez-vous à être porteur de la flamme olympique ?
Sûrement pas. A la base, je pensais qu’il n’y avait que les sportifs qui pouvaient être sélectionnés. Ceci dit, je trouve que c’est une super idée d’avoir associé à cette grande fête les acteurs associatifs, et ou de la société civile.
C’est important d’impliquer le plus de monde possible. Cela permet de montrer toute la diversité d’un pays. J’ai appris qu’à Paris, un ancien tirailleur sénégalais allait porter la flamme. Je trouve cela exceptionnel.
Comment a réagi votre famille ?
Ils sont très fiers bien sûr et très heureux. Au début, ma mère ne se rendait pas vraiment compte. C’est quand elle a vu toute la ferveur hier à Marseille qu’elle a commencé à comprendre l’importance de ma sélection pour porter la flamme olympique.
Comment avez-vous été sélectionné ?
Déjà, je tiens à préciser que je n’ai rien demandé. Il y a deux mois, j’ai été contacté par téléphone par la Ville de Marseille qui m’a demandé si j’étais intéressé pour porter la flamme olympique. J’ai souri et j’ai répondu évidemment que je suis intéressé !
J’ai pensé que la ville appelait juste pour sonder, mais je ne pensais pas que je serai sélectionné au final surtout quand j’ai appris que c’était le Comité olympique, après avoir mené leur enquête, qui avait le dernier mot.
Je me suis dit zut, ils vont regarder mon profil twitter et voir qu’un post sur deux c’est sur la Palestine ! Et je suis aussi très critique sur les réseaux sociaux du gouvernement actuel. Finalement, j’ai reçu un mail il y a une semaine pour m’annoncer la bonne nouvelle.
Justement, certains vous reprochent d’avoir accepté ?
Oui, c’est vrai. Déjà, on ne peut pas plaire à tout le monde. Et je pense aussi que certains mélangent tout. On ne peut pas réduire les Jeux olympiques qui sont un évènement planétaire qui existe depuis plus de cent ans à Emmanuel Macron et à son équipe. Les Jeux olympiques appartiennent à tout le monde.
Que représentent les Jeux Olympiques pour vous ?
Je suis né au Maroc, j’ai grandi à Fez, une ville où ont vécu deux légendes marocaines des Jeux olympiques, Saïd Aouita et Hicham El Gerroudj qui nous ont tellement fait rêver !
Pendant les Jeux olympiques, le temps s’arrête et je me souviens enfant, d’être posté devant mon écran de télévision à regarder tous ces champions….
Qu’avez-vous prévu aujourd’hui ?
Je vais rester en famille. J’ai des cousins, ma tante et ma maman qui viennent de Cavaillon (Ndlr, à une heure de Marseille) pour assister à mon relais.
Ce soir, nous avons prévu d’aller au restaurant. On ne sait pas trop encore où on va aller mais une chose est sûre, on choisira un resto avec un grand écran de télé.
Même si je suis arrivé à Marseille il y a dix ans, je suis un inconditionnel fan de l’OM…