L’imam Iquioussen bientôt expulsé ?

 L’imam Iquioussen bientôt expulsé ?

Imam Hassan Iquioussen (G) – FRANCOIS LO PRESTI / AFP / 2004

Le Conseil d’Etat se penche sur le sort de l’imam Hassan Iquioussen aujourd’hui. Fiché S, le ministère de l’Intérieur réclame son expulsion.

 

La plus haute juridiction administrative examine une requête de Gérald Darmanin. Le ministre de l’Intérieur veut faire annuler une ordonnance du tribunal administratif de Paris suspendant sa demande d’expulsion du prédicateur. La décision du juge des référés du Conseil d’Etat est attendue d’ici la fin du week-end.

Haine et discrimination

A la fin du mois de juillet, le chef de la Place Beauvau avait annoncé l’expulsion d’Hassan Iquioussen, réputé proche des Frères musulmans, pour des appels à la haine et à la violence contre la communauté juive notamment. Dans un arrêté ministériel, le ministère de l’Intérieur justifiait cette expulsion par le fait que l’imam diffusait « auprès d’un large public depuis le début des années 2000 (…) un discours prosélyte émaillé de propos incitant à la haine et à la discrimination et porteur d’une vision de l’islam contraires aux valeurs de la République ». Le ministère reprochait notamment à Hassan Iquioussen « un discours à teneur antisémite particulièrement virulent » et de prôner la « soumission des femmes au profit des hommes ».

Propos rétrogrades

Hassan Iquioussen est fiché S par la DGSI depuis dix-huit mois. L’avocate de l’imam a déposé devant le tribunal administratif de Paris un recours contre l’arrêté d’expulsion. Résultat : suspension de l’expulsion vers le Maroc de Hassan Iquioussen en estimant qu’elle porterait une « atteinte disproportionnée » à sa « vie privée et familiale ». Le tribunal avait tout de même admis que l’imam avait tenu des « propos rétrogrades » sur la place de la femme dans la société française mais pas de quoi justifier une expulsion de cet homme « né en France où il réside depuis sa naissance avec son épouse et ses cinq enfants français et ses quinze petits-enfants français ».

Concernant les propos antisémites reprochés à l’imam, le tribunal a considéré que « l’intéressé a publiquement et vivement condamné l’antisémitisme dans une vidéo du 19 février 2015 », les « propos litigieux » auxquels faisait référence Gérald Darmanin dataient de 2003 et 2005, puis 2014.

 

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