L’imam Chalghoumi dépose plainte contre Ghaleb Bencheikh

 L’imam Chalghoumi dépose plainte contre Ghaleb Bencheikh

Hassen Chalghoumi (gauche) – Ghaleb Bencheikh Crédit photos : Steven Wassenaar – Philippe Lissac / AFP

Pour Hassen Chalghoumi, Ghaleb Bencheikh a été beaucoup trop loin. Le 12 novembre dans les colonnes du site algérien TSA (Tout sur l’Algérie), le président de la Fondation de l’Islam de France a ouvertement critiqué l’imam de Drancy. Outré, Hassen Chalghoumi a porté plainte contre lui pour des propos qu’il juge « outrageants et méprisants ». Hassen Chalghoumi réclame également « des sanctions administratives » à l’encontre de Ghaleb Bencheikh.

 

Le 12 novembre dernier donc, Ghaleb Bencheikh, le président de la Fondation de l’Islam de France, est interrogé par nos confrères de TSA. On y parle de radicalisme, de la mosquée de Paris, du CFCM et de… l’imam Chalghoumi… « L’imam Hassen Chalghoumi s’est imposé comme un véritable porte-parole des musulmans de France, mais il est contesté par une partie de la communauté. Pourquoi, selon vous ? », demande alors le journaliste à l’islamologue franco-algérien.

« Entendons-nous bien. Les menaces de mort qui visent Hassen Chalghoumi sont totalement inacceptables. Son intégrité physique et morale doit être préservée. Rien ne justifie que l’on attente contre sa vie », commence en préambule Ghaleb Bencheikh avant d’enchainer acerbe : « Et ceux-ci (NDLR : les musulmans de France) sont, en effet, humiliés de voir un benêt ânonnant des mots convenus, le plus souvent sans finir ses phrases, parler en leur nom et présenté comme leur représentant. Ce n’est pas normal ! Sait-on qu’il a un effet repoussoir auprès des jeunes musulmans qui ne le considèrent nullement comme un modèle identificatoire ? On l’a même érigé récemment en grand philosophe afin de faire l’exégèse de l’œuvre d’Averroès, alors qu’il ne comprenait même pas les questions qui lui sont posées ! », dénonce Ghaleb Bencheikh, connu pour être un fervent défenseur de la laïcité. Il s’est fait connaître du grand public en animant l’émission islam, diffusé sur France 2 le dimanche matin.

En plus de sa plainte, Hassen Chalghoumi demande la destitution du président de la Fondation de l’Islam de France. Son avocat précise : « Il est également nécessaire que des sanctions administratives soient prises à l’égard de Monsieur Benckeikh, qui ne saurait continuer à présider une institution dont l’objet correspond exactement aux valeurs prônées et défendues par Monsieur Chalghoumi mais qui, à la lecture de l’article litigieux, sont devenues à l’opposé de celles de Monsieur Bencheikh ».

Depuis près de dix ans, la légitimité d’Hassen Chalghoumi est remise en cause constamment par des membres de la communauté musulmane. Son omniprésence dans les médias agace également. Il y a deux semaines, l’ancienne vice-présidente du Sénat Bariza Khiari, devenue présidente de l’Institut des cultures d’Islam, déclarait à nos confrères de Marianne à propos de l’imam de Drancy « qu’elle n’en pouvait plus de voir ce type sur tous les plateaux, on n’en peut plus ! C’est un repoussoir ! Ras le bol ! ». 

Ce n’est pas la première fois que l’imam de Drancy fait appel à la justice pour « défendre son honneur ».  Le 28 avril 2012, Hassen Chalghoumi avait porté plainte pour diffamation contre Belkacem Adda Benyoucef, un informaticien de 55 ans parce que celui-ci avait posté une vidéo Youtube, intitulée « Tout sur Chalghoumi, larbin du Crif et de Sarkozy ». Deux ans plus tard, en 2014, l’imam de Drancy avait été débouté de toutes ses demandes.