Tripoli bombardé : le GNA se retire des pourparlers de paix à Genève

 Tripoli bombardé : le GNA se retire des pourparlers de paix à Genève


Le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale a mis un terme aux pourparlers entamés sous l’égide des Nations unies à Genève. Il accuse les forces du maréchal Haftar, qui tient l’Est, d’avoir bombardé le port de Tripoli.


L’armée du maréchal Khalifa Haftar, qui assiège la capitale libyenne depuis des mois, a revendiqué le bombardement « d'un dépot d'armes » dans le port de Tripoli, alors que des pourparlers de paix se tiennent en Suisse depuis un mois entre représentants des deux camps pour consolider le fragile cessez-le-feu obtenu par la Turquie et la Russie. Le gouvernement libyen d’union nationale (GNA) a réagi ce mercredi en se retirant des discussions.


« Nous annonçons la suspension de notre participation aux pourparlers militaires […] jusqu’à ce que des positions fermes soient adoptées à l’encontre de l’agresseur (Khalifa Haftar) et ses violations » de la trêve, a indiqué le GNA dans un communiqué.


Mardi après-midi, les ports de Tripoli et d’Al-Chaab ont été la cible de plus de 15 roquettes, malgré l’entrée en vigueur en janvier du cessez-le-feu peu respecté par les forces en conflit en Libye. Trois civils ont été tués et cinq autres blessés, selon un bilan du ministère de la Santé.


« Il est clair que l’objectif des bombardements systématiques des zones résidentielles, de l’aéroport et du port, en plus du blocage total des installations pétrolières, est de provoquer des crises pour les citoyens dans tous les aspects de leur vie », indique le même communiqué. « Nous riposterons à ces agressions de manière ferme, en temps et en heure », précise-t-il.


« Les deux camps ont réalisé qu’il valait mieux qu’ils ne se parlent pas directement. Mon but est d’obtenir un accord […] Je ferai tout pour obtenir cet accord, même si je dois séparer chacune des parties », a réagi le chef de la mission des Nations-Unies pour la Libye Ghassan Salamé.


Lundi, veille des frappes sur Tripoli, le Conseil européen avait voté le lancement d’une opération maritime pour stopper l’arrivée d’armes en Libye par des puissances étrangères. L’ONU estime qu’il y a entre 15 et 20 millions d’armes dans le pays, pour 6 à 7 millions d’habitants.