Libye : l’UE doit sortir les migrants de l’enfer libyen
Les Etats européens ont le devoir d’aider à faire sortir les migrants de Libye, où ces derniers subissent de graves violences, selon MSF.
« Pour réellement protéger les personnes les plus vulnérables, il faut avant tout et de toute urgence les sortir du système de détention et du pays », selon Jérôme Tubiana, responsable de plaidoyer en Libye pour Médecins Sans Frontières (MSF).
Dans son rapport paru hier (20 juin), Out Of Libya, l’ONG rappelle que les exilés coincés en Libye sont victimes de détention arbitraire, de violences, de tortures. C’est pourquoi MSF exhorte les pays dits sûrs, en Europe et Amérique du nord, à « offrir une protection aux migrants bloqués en Libye » et ouvrir « des voies de sortie alternatives ».
Responsabilités
« Nous pensons que les pays sûrs, notamment au sein de l’Union européenne, qui financent depuis des années les garde-côtes libyens et encouragent le retour forcé des migrants vers la Libye ont, au contraire, le devoir de faciliter la sortie et la protection, sur leur sol, de ces personnes victimes de violence », explique Claudia Lodesani, responsable des programmes en Libye pour MSF.
En février 2017, l’Italie, avec le soutien de l’UE, signait un accord avec la Libye pour intercepter les migrants en mer et les ramener dans les centres de détention de cette dernière. Aujourd’hui, en Italie, un « corridor humanitaire » permet l’évacuation de personnes en situation de grande vulnérabilité. Des discussions sont ouvertes en France pour l’évacuation de personnes victimes de tortures, de violences… Des efforts encore trop limités selon l’ONG.
Voies de sortie légale
A ce jour, le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale des migrations (OIM) sont les seuls à avoir organisé des voies de sortie légale vers des pays sûrs. Cependant, elles sont très largement insuffisantes.
Selon MSF, en 2021, sur 40 000 inscrits, seuls 1 662 migrants ont pu quitter la Libye via le HCR. Tandis que le programme de retour volontaire de l’OIM a permis d’évacuer 3 000 personnes. S’il est très compliqué de savoir exactement combien de d’exilés se trouvent en Libye, MSF estime tout de même leur nombre à environ 600 000.
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