Le vice-président libyen souhaite un accord similaire à celui conclu entre la Turquie et l’UE

 Le vice-président libyen souhaite un accord similaire à celui conclu entre la Turquie et l’UE

À peine installé et en situation précaire


Le vice-président libyen Ahmed Maetig, en visite à Rome, a souhaité vendredi que l'Union européenne négocie avec la Libye un accord sur le modèle de celui conclu mi-mars entre l'UE et la Turquie pour freiner les flux de migrants vers l'Europe. L’accord polémique scellé le 18 mars prévoit que tous les nouveaux migrants irréguliers arrivant en Grèce depuis la Turquie y seraient renvoyés, y compris les demandeurs d'asile.


 


Renvoyer les migrants dans le chaos libyen ?


« Le vice-président a demandé que l'on procède à un accord entre l'Union européenne et la Libye sur le modèle de ce qui a été réalisé par l'Union européenne avec la Turquie », a indiqué un communiqué du ministère de l'Intérieur italien, sans plus de détails. Le dirigeant libyen a par ailleurs « remercié l'Italie pour le soutien au peuple libyen, en souhaitant que l'Italie puisse continuer à être en première ligne dans le processus de réconciliation nationale visant à la construction d'une nouvelle Libye démocratique et unie », a précisé le communiqué.


Le ministre de l'Intérieur, Angelino Alfano, a rencontré le vice-président du gouvernement de réconciliation nationale libyen, Ahmed Maetig, et le ministre de l'Intérieur, Aref Khojia, en visite à Rome. Le chef de la diplomatie italienne, Paolo Gentiloni avait été le premier responsable européen à venir rencontrer le premier ministre Fayez al-Sarraj, peu après l'arrivée de celui-ci à Tripoli en provenance de Tunis.


 


Accord polémique


En contrepartie de la réadmission des migrants irréguliers par la Turquie, les Européens avaient accepté, sous conditions, d'accorder une nouvelle aide financière à la Turquie. L’UE s'engageait également, pour chaque Syrien renvoyé en Turquie, à « réinstaller » dans l'UE un autre Syrien depuis la Turquie, sans que les modalités de sélection soient précisées. L’accord a suscité une vague de condamnations de la part d’ONG qui pointent la dégradation rapide de la situation des droits humains en Turquie et les incertitudes sur le sort des demandeurs d’asile.


À la faveur de la chute du dictateur libyen en 2011, des dizaines de milliers de migrants, originaires d'Afrique subsaharienne principalement, sont partis des côtes libyennes sur des bateaux de fortune pour rejoindre l'Italie. Des centaines d’entre eux ont trouvé la mort en mer. Outre leurs pays d’origine, ils fuient souvent le chaos libyen où les milices règnent impunément sur une partie du territoire et sont même parfois pris pour cible sur fond d’un racisme culturel au sud de la Méditerranéen.


Rached Cherif