Libye : La Tunisie demande le retrait des mercenaires étrangers

 Libye : La Tunisie demande le retrait des mercenaires étrangers

Crise libyenne – Reprise de négociations entre les délégations du Conseil de l’Etat et du Parlement libyen à Tanger, le 22 novembre 2020.

Le ministre tunisien des Affaires étrangères a de nouveau appelé à la réconciliation nationale en Libye et au retrait des mercenaires. Avec en perspectives les élections prévues à la fin de l’année, Tunis souhaite un retour à l’ordre chez son voisin.

Le ministre Othman Jerandi participe depuis lundi à la réunion ministérielle consultative des pays du voisinage de la Libye qui se tient à Alger. Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, M. Jerandi a jugé « indispensable » de coordonner le retrait des forces mercenaires étrangères de Libye. Ce retrait ordonné doit éviter toute exploitation par des organisations terroristes qui cherchent à « semer le chaos, et à favoriser le crime organisé ».

La diplomatie tunisienne souhaite donc un calendrier précis pour le retrait des combattants étrangers de la Libye. Elle pointe en effet « la menace sérieuse qui pèse non seulement sur la Libye et son processus de transition, mais également sur toute la région ». Selon Jerandi, les défis sécuritaires liés au terrorisme et au crime organisé « commandent de faire preuve de vigilance et de coordonner les actions, au service des deux pays et peuples frères ».

Le sommet d’Alger réunit, outre les représentants des pays voisins, des représentants de la Ligue arabe et des Nations-Unies. Lors d’un précédent sommet international sur la Libye à Berlin début 2020, la même décision de retrait des forces étrangères avait été prise et suivie de peu d’effets.

 

Des élections à haut risque

Selon des diplomates à l’ONU, le nombre de combattants étrangers en Libye est estimé à « plus de 20 000 ». Il y aurait ainsi « 13 000 Syriens et 11 000 Soudanais », ainsi que plusieurs centaines de Turcs et de Russes du groupe privé Wagner.

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Des élections législatives doivent théoriquement se tenir en décembre. Les premières depuis la reprise de la guerre civile en 2014. Une élection présidentielle, également en décembre, doit doter la Libye du premier président élu de l’histoire du pays.

Ces élections sont censées sceller la réconciliation des deux gouvernements rivaux et stabiliser le pays. La Tunisie a en effet encore à l’esprit l’attaque d’ampleur menée sur son sol par des éléments djihadistes venus de Libye en 2016. L’État islamique avait tenté de s’emparer de la ville de Ben Guerdane, à quelques kilomètres de la frontière. 46 sont morts dans les affrontements avec les forces tunisiennes, qui ont également perdu 12 de leurs membres.