De nouveaux bombardements sur Tripoli font plusieurs victimes civiles

 De nouveaux bombardements sur Tripoli font plusieurs victimes civiles

A Tripoli


Des frappes aériennes d’une intensité inédite sur des quartiers résidentiels de Tripoli ont fait au moins 4 morts et une quarantaine de blessés, annonce le ministre de la Santé du gouvernement d'union nationale (GNA) en Libye, qui attribue ces raids aux forces du maréchal Khalifa Haftar et « leurs alliés internationaux ».



 


Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme a fait part de sa profonde inquiétude en ce mardi 30 avril concernant la situation des civils pris en tenaille à Tripoli


 


L’homme fort de l'est du pays a lancé depuis le 4 avril une offensive militaire sur Tripoli où siège le GNA, gouvernement reconnu par la communauté internationale. Après une rapide progression, son autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL) a été repoussée et les combats se concentrent depuis plus de trois semaines au sud de la capitale, une embouchure stratégique.


« Des hôpitaux publics ont accueilli la nuit quatre morts, dont trois civils et un militaire, et 37 blessés, à la suite de raids nocturnes qui ont ciblé Tripoli lundi », a déclaré Amine al-Hachemi, porte-parole du ministère de la Santé du GNA. « Ce bilan pourrait être plus important étant donné que des victimes ont été transportées vers des hôpitaux privés », a-t-il précisé. 


 


La banlieue de Tripoli plongée dans le chaos par des drones


D’après la même source, les quartiers touchés sont ceux d'Abou Slim, quartier résidentiel très peuplé du sud de la capitale, et Ain Zara, une banlieue au sud de Tripoli, théâtre de violents affrontements depuis quelques semaines.


Un porte-parole de l'ANL du maréchal Haftar avait confirmé des frappes aériennes sur la capitale, mais assuré de son côté qu'elles n'avaient touché que des cibles militaires.


« La capitale connaît une escalade de l'offensive militaire, des crimes de guerre et des bombardements aveugles ciblant des zones résidentielles, des installations publiques et d'infrastructure », a affirmé Mohanad Younes, porte-parole du GNA, dans un communiqué publié par les réseaux sociaux du gouvernement de Tripoli.


Les partisans du GNA accusent Haftar de bénéficier d'aide étrangère car, selon eux, « l'ANL ne dispose pas d'appareils pouvant mener des frappes de nuit ». « Des avions étrangers sans pilote ont participé à ces raids, le dernier en date étant celui qui a touché des habitations à Ain Zara et Abou Slim », a ainsi affirmé Younes. Des vidéos confirment l’usage de ces drones téléguidés.


La responsabilité de ces actes incombe « aux Etats qui soutiennent les forces belligérantes du criminel Haftar », a-t-il martelé, ajoutant que ces Etats sont « complices de ces crimes de guerre commis en Libye ».


Une autre vidéo montre un missile largué la nuit par un drone qui tombe sur une position militaire à Tripoli. Quand il explose, on entend un groupe de jeunes qui applaudissent et montrent leur joie aux cris d'« Allah Akbar », ce qui tend à montrer qu’à Tripoli aussi, Khalifa Haftar compte des partisans aussi fervents que discrets.