L’exposition « L’Afrique vue par ses photographes » au musée Mohammed VI
Le musée Mohammed VI à Rabat a inauguré lundi 11 octobre une exposition consacrée à la photographie africaine, sous le thème, « L’Afrique vue par ses artistes, de Malick Sidibé à nos jours ».
C’est d’abord un hommage au pionnier de la photographie africaine, Malick Sidibé. Né en 1936 à Saloba, dans le sud du Mali, Malick Sidibé est le seul enfant de sa famille à avoir été scolarisé. En 1952, repéré pour ses talents de dessinateur, il intègre la Maison des Artisans Soudanais à Bamako. Il réalise son premier reportage en 1957.
Un an plus tard, le talentueux photographe ouvre son premier studio. Il s’installe ensuite dans le quartier populaire de Bagadadji. Malick Sidibé est alors témoin de la vie ordinaire qui l’entoure, qu’il immortalise à travers ses clichés. Il est décédé en 2016 à Bamako à l’âge de 80 ans.
Le directeur du Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain, Abdelaziz El Idrissi, a signalé à l’agence MAP, que l’exposition « L’Afrique vue par ses photographes » s’articule autour de quatre axes ; l’identité multiple, l’afro-futurisme, les croyances et les mythes. Une exposition qui a le mérite de montrer des clichés inédits et près de 200 œuvres que le public pourra apprécier pendant quatre mois.
Le pape de la photographie africaine
Cette rentrée culturelle consacrée à la photographie africaine intervient après les expositions ; » L’Afrique en Capitale », « Lumières d’Afrique » et « Trésors de l’Islam en Afrique, de Tombouctou à Zanzibar ». Des événements organisés en partenariat avec l’Académie du Royaume du Maroc et l’Institut du monde arabe en France.
Mme Zwingenberger, commissaire de l’exposition, qui est également membre de l’Association internationale des critiques d’art, a ajouté qu’outre Sidibé, l’exposition célèbre 23 artistes africains. On peut en citer, Zanele Muholi, Pieter Hugo, Osvalde Lewat, et Mário Macilau. Ils donnent ensemble « une conscience de la dignité de l’Homme, liée à un profond engagement auprès de la communauté ». La commissaire ajoute en substance que les photographies livrent par leur authenticité, « des enjeux contemporains, sociétaux, culturels, politiques et écologiques du continent africain».
En 2003, Sidibé est le premier Africain à recevoir le Prix international de la Fondation Hasselblad. En 2007, il reçoit un Lion d’or d’honneur pour l’ensemble de sa carrière, à l’occasion de la 52ème biennale d’art contemporain de Venise. Un autre hommage, posthume, est rendu à celui qu’on surnommait déjà de son vivant, le « pape de la photographie africaine ».
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