Levée des saisies conservatoires sur les comptes du groupe Tunisair
Face au tollé suscité hier jeudi, c’est une levée immédiate de toutes les saisies conservatoires sur les comptes des sociétés du groupe Tunisair qui a été décidée aujourd’hui au terme d’une séance de travail tenue à Tunis, sous la présidence du ministre du Transport et de la Logistique Moez Chakchouk.
Ont pris part à cette réunion, les représentants du groupe Tunisair, de l’Office de l’aviation civile et des aéroports (OACA) et de la société turque « TAV Tunisie », apprend-on via un communiqué publié par le département du Transport.
Il a par ailleurs été décidé au cours de cette séance d’entamer les négociations entre la société TAV Tunisie et le groupe Tunisair, de sorte de déterminer le montant de l’ensemble des dettes et s’accorder sur leur rééchelonnement d’une part, et entre cette société et l’OACA d’autre part, pour fixer le montant des contributions sociales non versées et se mettre d’accord sur leur paiement. Il s’agira enfin d’examiner la situation des agents de l’OACA mis à la disposition de « TAV Tunisie ».
Intense pression exercée par l’UGTT
La saisie conservatoire qui a été effectuée par l’entreprise TAV Tunisie qui exploite les aéroports Enfidha-Hammamet et Monastir Habib Bourguiba, sur les comptes bancaires de la compagnie Tunisair, était en vue du recouvrement de 9 millions d’euros (soit 29 millions de dinars tunisiens), par rapport à un total de dettes de 20 millions d’euros (65,6 MD), sans compter les pénalités de retard qui remontent à l’année 2015, avait indiqué la directrice générale de TAV Tunisie Kehna Mamlouk.
Vendredi 19 février à midi, l’UGTT a mis à exécution ses menaces de paralyser l’ensemble du secteur aérien : le coup d’envoi d’un sit-in ouvert au siège de Tunisair avait été donné par le secrétaire général de la centrale syndicale Noureddine Taboubi en personne. Ce dernier réclame désormais la démission de la PDG de Tunisair.
Les syndicats soupçonnent en effet la nouvelle direction, réputée proche des cercles islamistes, de favoriser le recouvrement des dettes turques en priorité, alors que l’Etat tunisien serait pourtant le créancier de la majorité des dettes du transporteur national.
Si la saisie bancaire, une première du genre pour une compagnie aérienne, n’aura donc finalement duré que 24 heures, il s’agit d’un sérieux avertissement pour la PDG Olfa Hamdi dont l’entame de mandat à la tête de Tunisair est des plus calamiteuses.