L’étonnant appel aux armes aux Touaregs d’Afrique du Nord et du Sahel

 L’étonnant appel aux armes aux Touaregs d’Afrique du Nord et du Sahel

Combattants touaregs pendant le soulèvement au nord du Mali en 2012. Photo WikiCommons

Un commandant de l’armée malienne a appelé les Touaregs à combattre les djihadistes dans le nord de son pays. Via la messagerie Whatsapp, son appel a été diffusé vers les communautés touareg de plusieurs pays, dont l’Algérie et la Libye.

Le général malien El Hadj Ag Gamou, lui-même touareg, en appelle à la solidarité de sa communauté à travers le Sahel et l’Afrique du Nord. Ag Gamou est l’un des dirigeants d’un groupe armé progouvernemental, le Groupe d’autodéfense touareg Imghad et leurs alliés (GATIA), ainsi qu’un général de l’armée nationale.

Cette figure de proue dans la lutte de l’armée malienne contre l’État islamique au Grand Sahara (ISGS), affilié à l’État islamique, a ainsi sollicité l’assistance militaire de tous les Touaregs à l’intérieur et à l’extérieur du Mali.

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Les Touaregs se répartissent en dizaines de sous-communautés nomades dans une grade partie du Sahara, de la Libye au Burkina Faso, en passant par le Niger, l’Algérie et le Mali. Dans son message en Tamashek – le dialecte berbère des Touaregs -, il « donne 10 jours à tous les jeunes touaregs d’Algérie, de Libye et d’ailleurs pour atteindre Gao », la plus grande ville du nord du Mali, qui est en proie à la violence djihadiste.

 

Inaction de l’armée malienne

L’État islamique a depuis mars augmenté ses offensives dans les régions de Gao et Menaka. L’ONU a exprimé à plusieurs reprises ses préoccupations au sujet de la détérioration de la situation, et les syndicats de la région de Gao ont appelé à une grève de 48 heures cette semaine pour protester contre la situation et « l’inaction du gouvernement ».

Lundi, la junte au pouvoir n’avait pas encore réagi aux propos d’Ag Gamou. L’État est très peu présent autour de Gao. Les habitants, principalement des nomades; vivent dans des camps dans le désert. Ils se retrouvent souvent pris entre deux feux. Les civils sont souvent victimes des représailles des djihadistes qui les accusent de collaborer avec l’ennemi. D’autres ont été privés de leurs troupeaux et moyens de subsistance.

En 2012, des groupes séparatistes armés composés principalement de combattants touaregs ont déclaré un territoire indépendant dans le nord du Mali. Ils ont depuis signé un accord de paix avec Bamako. D’autres Touaregs ont cependant rejoint un groupe lié à Al-Qaïda, le JNIM, maintenant dirigé par Iyad Ag Ghali, lui-même touareg.