L’Espagne cède officiellement le « Grand théâtre Cervantès» de Tanger au Maroc
Le « Gran Teatro Cervantes », l’un des centres culturels mythiques de la ville de Tanger, appartiendra au Maroc dès le 1ᵉʳ mars 2023.
Appartenant à l’Espagne, ce lieu d’art et de culture revient désormais au Maroc. C’est ce qu’indique le Journal officiel de l’État (BOE) publié samedi 11 février. Les biens du centre seront transférés au Maroc, suite à l’accord déjà établi en 2019. Après lequel, le Maroc avait annoncé alors son intention de restaurer le « Gran teatro Cervantes » de la ville du Détroit.
Selon l’accord, le gouvernement marocain devra « restaurer le bâtiment dans son intégralité, en respectant l’architecture d’origine », dans un délai maximum de trois ans, maintenir le nom du lieu et promouvoir les cultures marocaine et espagnole. Les gouvernements marocain et espagnol ont décidé de mettre en place une commission mixte pour veiller au respect de cet accord.
La propriété est transférée au domaine Privé de l’État marocain. Cette cession a été matérialisée par un protocole qui, par sa forme et son contenu, constitue un accord international.
Des céramiques de Don Quichotte encore visibles
Pour la petite histoire, le théâtre créé par un couple d’émigrés de Cadix à Tanger, a ouvert ses portes en 1913. Avec ses 919 places (certaines sources parlent de 1 400 places), il était considéré comme le plus grand et le plus connu théâtre d’Afrique du Nord.
Près de la place de France qui est ouverte sur la mer, dans les années 50, le Gran Teatro Cervantes a attiré des artistes de renom qui ont joué pour la population multiculturelle résidant à Tanger. Après avoir accueilli le ténor italien Caruso, la comédienne française Cécile Sorel, ou encore la star égyptienne Youssef Wahbi, puis de grandes vedettes espagnoles, le prestigieux théâtre est devenu une salle de cinéma et de catch. En ruines, le lieu avait fermé ses portes en 1962.
La céramique jaune et bleue sur la devanture indique encore aujourd’hui la beauté du lieu. Dans le hall d’entrée, on peut encore admirer des céramiques de Don Quichotte et Sancho Panza.
Le Maroc peut enfin sauver ce bâtiment séculaire, construit entre 1911 et 1913, par l’architecte espagnol, Diego Jiménez Armstrong. Une étude de restauration devrait être lancée d’ici peu.
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