Les USA appellent Tunis à une plus grande inclusion démocratique

 Les USA appellent Tunis à une plus grande inclusion démocratique

Vedant Patel

Lors d’un point presse tenu mercredi 1er février, Washington a appelé via son State Department la Tunisie à « faire preuve d’une plus grande inclusion démocratique », après que seulement 11,4 % des électeurs aient participé au second tour des élections législatives.

 

Symboliquement, ce nouveau rappel à l’ordre intervient la veille de la prise de fonction de Joey Hood, nouvel ambassadeur des Etats-Unis en Tunisie, dont la nomination avait été confirmée dès le 21 décembre 2022 par le Sénat US. Aujourd’hui jeudi 2 février 2023, il a regagné Tunis où il devrait présenter sous peu ses lettres de créance au président Kais Saïed pour succéder à Donald Blome qui aura connu un mandat tumultueux dans le pays.

>> Lire aussi : Joey Hood confirmé au poste d’ambassadeur des Etats-Unis en Tunisie

 

D’énièmes remontrances

« Le faible taux de participation reflète la nécessité impérieuse pour le gouvernement de s’engager dans une voie plus inclusive à l’avenir », a déclaré à la presse le nouveau porte-parole du Département d’Etat américain, Vedant Patel.

Patel a par ailleurs ajouté que ces élections étaient censées représenter « une étape dans le processus important et essentiel de rétablissement des contrôles et des équilibres démocratiques du pays ».

Dans un article du New York Times, Vivian Yee, ici reprise par l’ex diplomate en poste à Tunis Gordon Gray, titre « le président tunisien perd du terrain à l’issue du vote pour un nouveau Parlement »

Le scrutin législatif à deux tours, qui s’est terminé dimanche, a connu la participation la plus faible de l’histoire du pays, mais aussi un record mondial d’abstention dont se gausse l’opposition au chantier entrepris par Kais Saïed.

Seuls 895 002 des plus de 7,8 millions d’électeurs inscrits se sont en effet rendus aux urnes dimanche, augmentant ce chiffre d’un dixième de pour cent par rapport au taux de participation de 11,3 % initialement annoncé.

Visiblement dans le déni le plus total, Saïed a réagi depuis la Kasbah en décrivant le faible taux de participation simplement comme un signe de mécontentement à l’égard du Parlement en tant qu’institution, et non pas comme vote de protestation par rapport à son propre bilan. « Trop facile », rétorque aujourd’hui une grande partie de la société civile qui rappelle que l’organisation de ces élections, pour qui l’Etat a dilapidé des dizaines de millions de dinars, fait partie intégrante du projet de reprise en main autoritaire et populiste du pays par le régime en place.