Les témoignages émouvants de Ziad Medoukh, prof de français à Gaza
Ziad Medoukh est professeur de français à Gaza. Depuis des années, il informe régulièrement sur les réseaux sociaux sur ce qu’il se passe à l’intérieur de l’enclave palestinienne.
Alors que l’armée israélienne bombarde sans cesse Gaza en représailles des attaques du Hamas du 7 octobre dernier qui ont causé la mort à 1400 Israéliens, Ziad Medoukh a décidé de ne pas partir. Sa femme et ses enfants ont été mis à l’abri, plus au sud.
« Ma décision n’est ni un suicide ni un geste héroïque, mais un choix d’une personne qui résiste par l’attachement à sa terre, explique Ziad Medoukh, car si je quitte ma maison aujourd’hui, je vais quitter ma ville demain et après, quitter ma Palestine pour l’inconnu. Je ne voudrais pas participer à reproduire une nouvelle déportation pour un peuple qui cherche à vivre dignement sur sa terre », justifie-t-il son geste.
Ziad Medoukh fait référence à la « Nakba », la catastrophe pour les Palestiniens où 800 000 d’entre eux furent chassés de leur terre par les milices sionistes à la proclamation de l’État d’Israël, en 1948. Depuis les bombardements de l’armée israélienne sur Gaza, l’enseignant poste tous les jours des vidéos et des photos sur les réseaux sociaux pour continuer à raconter l’indicible.
« Il est 23h ce lundi 16 octobre 2023. Je vais bien. On tient bon pour le moment. Une nouvelle journée de résilience. Un nouveau jour de résistance, de détermination et de fierté. Malgré l’inquiétude, la colère et les bombardements intensifs, écrit en français Ziad Medoukh sur sa page Facebook. Un peu de nourriture, un peu d’eau pour pouvoir tenir dans le contexte très difficile dans la bande de Gaza. Situation dramatique jamais vue dans la bande de Gaza depuis des décennies. Une vraie catastrophe humanitaire. C’est très difficile de décrire l’horreur absolue… Dixième jour de la nouvelle agression israélienne contre la population civile de la bande de Gaza. Un bilan très lourd de victimes civiles. Population laissée à son sort par un monde officiel complice », dénonce encore le prof de français.
Selon les autorités palestiniennes, le bilan des victimes à Gaza, rendu public ce lundi, atteint les 2 808 morts, dont 750 enfants. Malgré la tragédie et la catastrophe humanitaire qui se profile, Ziad Medoukh garde espoir : « Je resterai toujours déterminé. Je serai toujours un pacifiste palestinien qui rêve de paix dans la justice. Attaché à sa terre et à sa patrie. Optimiste pour un meilleur avenir pour la Palestine et son peuple en quête de liberté. Demain, un nouveau jour un nouvel espoir », conclut l’enseignant.