Les Suisses votent l’interdiction de la burqa dans l’espace public
Les Suisses ont voté dimanche 7 mars en faveur de l’interdiction de se dissimuler le visage dans les lieux publics. Les partisans du projet de loi ont voulu envoyer un signal fort contre l’islam radical. Mais, ses opposants dénoncent une initiative xénophobe et sexiste.
Le texte soumis au vote en Suisse vise les rares femmes qui portent la burqa ou le niqab dans le pays,. Il a obtenu 51,21 % des voix et une majorité de cantons, selon les résultats officiels publiés par le gouvernement fédéral. Le texte n’évoque pourtant ni la burqa, ni le niqab, ni le voile intégral.
Mais, les affiches de campagne ne laissaient pas de doute sur l’intention. Les posters montraient des femmes voilées de noir avec les mentions « Stopper l’islamisme radical » ou « Stopper l’extrémisme ».
Initialement proposée par le parti populiste de droite UDC, l’initiative a été soutenue par des féministes et une partie des électeurs de la gauche laïque. Le gouvernement fédéral et le Parlement s’opposaient à cette mesure en arguant que l’initiative s’attaquait à un problème qui n’existe pas.
Les touristes en niqab venant du Golfe principales concernées
Selon les opposants, le port de la burqa n’est en effet pas un sujet en Suisse. Les estimations du nombre de femmes concernées tournent autour de quelques dizaines. Ce sont surtout de riches touristes qui fréquentent les boutiques de luxe de Genève ou Zürich.
Avec cette victoire du « oui » d’une courte tête, il devient interdit de se couvrir complètement le visage en public. Des exceptions sont toutefois possibles, pour les lieux de culte par exemple.
Il sera aussi interdit aux hooligans ou manifestants de se cagouler. En bannissant ainsi le voile intégral, la Suisse rejoint, après des années de débats, la France, l’Autriche, la Bulgarie, la Belgique et le Danemark. En 2009, les Suisses avaient voté l’interdiction de la construction de minarets sur les mosquées. Un vote qui avait provoqué la colère dans les pays musulmans et l’approbation des partis nationalistes européens.