Les policiers franciliens de moins en moins bien formés
Les formateurs de l’école de police s’inquiètent de la baisse du niveau des recrues en Ile-de-France. En cause : l’endurance sportive et le niveau de français.
Ce sont les membres du jury du concours de gardiens de la paix qui le disent. Le niveau de formation des policiers est de moins en moins bon. Et même inquiétant, comme le révèle le journal Le Parisien dans son édition du 28 décembre. « Le niveau des moins bons admis n’a fait que baisser au fil des années. On doit honorer la commande, il manque des effectifs dans beaucoup de commissariats », confie un formateur au quotidien. En effet, d’ici 2022, Emmanuel Macron a annoncé le recrutement de 10 000 policiers et gendarmes supplémentaires. Pour atteindre cet objectif, les critères d’acceptation au concours de gardiens de la paix sont ainsi devenus plus « souples ».
08/20 de moyenne
Cette année, il y a eu 19 546 inscrits à ce concours d’entrée pour 3 631 postes à pouvoir. Et force est de constater que la note moyenne a considérablement baissé. Il arrive fréquemment que des candidats ayant obtenu seulement un 08/20 de moyenne soient acceptés et suivent ensuite les 8 mois de formation à l’école de police, la durée de la formation a d’ailleurs été raccourcie de 4 mois. Les élèves les moins bien notés ne peuvent ensuite pas choisir leur commissariat d’affectation et se retrouvent ainsi en Ile-de-France, région la moins souvent sélectionnée par les gardiens de la paix fraîchement sortis d’école.
S’exprimer clairement
Comment la baisse de niveau général se traduit-elle ? Il y a d’abord les capacités physiques des nouvelles recrues, avec un niveau d’endurance insuffisant, voire même des problèmes de surpoids. Autre gros point noir soulevé par ce constat : le niveau de français. « Une part des stagiaires ne sait pas s’exprimer clairement. Ils perdent facilement leurs moyens et deviennent agressifs dans une discussion, car ils n’ont pas le langage suffisant pour argumenter », explique un formateur. Des insuffisances d’autant plus inquiétantes alors que la question des violences policières est plus que jamais considérée par l’opinion publique…