Les migrants algériens sont les plus représentés en centres de rétention

 Les migrants algériens sont les plus représentés en centres de rétention

Centre de rétention administrative de Rennes. Saint Jacques de la lande, France – 14 décembre 2020 Jérémie Lusseau / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Les migrants algériens, et plus largement des pays du Maghreb, comptent parmi les plus représentés dans les centres de rétention administrative en 2022.

Avec 23,5 %, les personnes migrantes de nationalité algérienne étaient les plus représentées dans les centres de rétention administrative (CRA) en France en 2022. Avec respectivement 8,9 % et 8,2 %, les Marocains et les Tunisiens se placent en troisième et quatrième position de ce classement.

C’est ce qu’il ressort du rapport annuel sur les centres et locaux de rétention administrative (CRA et LRA) publié hier (26 avril), par cinq associations de défense des migrants dont la Cimade et France terre d’asile.

Enfermement plus long

Selon le rapport, si l’Algérie, le Maroc et la Tunisie figurent dans le top 4 des nationalités les plus retenues en CRA, leurs taux d’éloignement font partie des plus faibles. Près de 28 % des Tunisiens ont été expulsés vers leur pays d’origine en 2022, 23 % des Algériens et 19 % des Marocains. Les chiffres montrent également que ces nationalités ont été enfermées plus longtemps en moyenne.

Pour les auteurs du rapport, « ces chiffres illustrent que l’administration, contrairement à ce que prévoient clairement les textes, maintient des personnes enfermées alors que les perspectives d’éloignement sont limitées et que l’allongement de la durée de rétention ne permet pas une augmentation des éloignements ».

Champion de l’éloignement

Après une forte baisse de l’enfermement en CRA, constatée en 2020 en raison de la pandémie, les chiffres de 2021 et 2022 atteignent un niveau similaire à celui relevé avant la crise sanitaire.

« Depuis de nombreuses années, la France est l’État de l’Union européenne délivrant le plus de mesures d’éloignement vers des pays tiers, dépassant les 100 000 OQTF [Obligation de quitter le territoire français, ndlr] par an depuis 2018, hors Outre-mer », rappelle le rapport. Celui-ci souligne que la France est « à l’origine de plus d’un quart de toutes les mesures d’éloignement délivrées dans toute l’Union européenne ».

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