Les manifestations de soutien au peuple palestinien réprimées dans douze pays de l’UE

 Les manifestations de soutien au peuple palestinien réprimées dans douze pays de l’UE

Affrontement entre la police et des manifestants lors d’une manifestation pro-palestinienne appelant à un cessez-le-feu à Gaza, devant le Palais de Westminster, à Londres, le 6 janvier 2024. HENRY NICHOLLS / AFP

Les manifestations de solidarité avec le peuple palestinien font l’objet d’entraves dans plusieurs pays européens. Différentes associations appellent l’UE à faire respecter le droit de manifester.

Allemagne, France, Italie, Suède ou encore la République tchèque, ils sont au total douze pays de l’Union européenne à avoir pris des mesures disproportionnées, voire des interdictions préventives, contre les manifestations de soutien au peuple palestinien.

Selon une analyse du Forum civique européen, publiée le 5 avril, depuis l’attaque du 7 octobre perpétrée par le Hamas, marches, rassemblements ou encore activités culturelles en soutien à la Palestine se voient réprimés.

L’analyse a documenté un « recours excessif à la force dans au moins sept Etats », avec notamment l’utilisation de gaz poivré, agressions physiques ou encore la mise en place de nasses. Et parfois, des interdictions de manifester en amont pour « risque apparent pour « l’ordre public » et la « sécurité » » ont été prononcées dans certains Etats. Des interdictions régulièrement annulées par les tribunaux.

Le cas anglais

Le Forum civique européen revient notamment sur les restrictions constatées au Royaume-Uni, qui voit défiler de très larges rassemblements, très régulièrement depuis l’attaque du 7 octobre.

« Récemment, le ministre de l’Intérieur James Cleverly a proposé de limiter davantage les droits des manifestants en augmentant le délai de préavis minimum de six jours afin de soutenir la police lors de manifestations de grande ampleur », pointe le collectif européen.

Présent le samedi 30 mars, lors d’une manifestation pour exiger un cessez-le-feu à Gaza, ayant rassemblé 200 000 personnes à Londres, l’ancien leader travailliste Jeremy Corbyn déclarait dans un discours : « nos gouvernements ne peuvent toujours pas se résoudre à prononcer les mots cessez-le-feu permanent, ne peuvent toujours pas se résoudre à mettre fin à l’horrible et effroyable commerce d’armes avec Israël ».

Silence

« Notre suivi montre qu’au lieu d’écouter la population, les gouvernements européens choisissent à plusieurs reprises de limiter l’espace civique et de réduire au silence les individus et les organisations qui expriment leur solidarité avec le peuple palestinien », constate Aarti Narsee, responsable de la politique et du plaidoyer au Forum civique européen.

Celui-ci appelle à respecter et à « sauvegarder les droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d’expression ». Il invite également la Commission européenne à examiner de plus près ces restrictions aux différentes libertés étouffées.

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