Les intentions de vote pour Marine Le Pen en progression chez les fonctionnaires
Les intentions de vote des fonctionnaires en faveur de Marine Le Pen à l’élection présidentielle de 2022 sont en hausse par rapport à 2017. Mais, cette progression reste moins marquée que dans le secteur privé, selon une note du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof).
Le politologue Luc Rouban a observé « une poussée électorale en faveur de Marine Le Pen et du RN » pour la fonction publique. Une progression surtout marquante « chez les cadres (12 % à 18 % au premier tour) et chez les employés (27 % à 32 %) ». Le centre de recherche a pour cela comparé des données récoltées en avril dernier aux votes de 2017. Le niveau le plus élevé est retrouvé chez les policiers et militaires avec 44 %. Un niveau stable par rapport aux chiffres de 2017 (45 %).
La progression du Rassemblement national est cependant moins nette dans le public que dans le secteur privé. C’est particulièrement remarquable chez les indépendants (de 15 % à 22 %) et les salariés (de 20 % à 28 %).
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À l’opposé, Emmanuel Macron, recule chez les fonctionnaires (de 27 % à 22 %). En particulier chez les enseignants (de 33 % à 21 %) et les cadres (de 34 % à 29 %), alors qu’il progresse chez policiers et militaires (de 15 % à 20 %). Le recul des intentions de vote à droite des fonctionnaires est également marqué (de 26 % à 20 %), a fortiori dans l’encadrement (de 34 % à 24 %).
Le Pen et Macron à égalité
L’étude relève en outre qu’une « demande globale en faveur de la gauche et de l’écologie politique a considérablement augmenté » chez tous les électeurs, surtout chez les fonctionnaires. Mais, cette volonté se heurte à « une offre éclatée entre de multiples candidats ».
Au premier tour, sur l’ensemble des fonctionnaires, Marine Le Pen est pointée à égalité des intentions de vote avec Emmanuel Macron (22 %). Les deux candidats arrivent devant la droite (20 %) incarnée principalement par Xavier Bertrand (16 %). Si la gauche totalise 35 %, elle reste éclatée entre de nombreux candidats déclarés ou potentiels (Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon, Anne Hidalgo et Fabien Roussel).
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Cette étude s’appuie sur les résultats d’une vague de l’enquête électorale Cevipof/Ipsos/Le Monde/Fondation Jean Jaurès réalisée du 9 au 15 avril. Elle a comparé les réponses de 787 indépendants, de 5 201 salariés du privé et de 2 445 agents des trois fonctions publiques.
Parmi ces fonctionnaires, l’enquête a porté sur 350 cadres, 561 membres des professions intermédiaires et 743 employés, tout en isolant 158 policiers ou militaires et 647 enseignants.