Les géants des réseaux sociaux suspendent les comptes de Donald Trump
Twitter, Facebook, mais aussi Snapchat et Twitch, deux réseaux plus spécialisés, ont tous suspendu les comptes de l’ex président américain, Donald Trump, considérant qu’il a incité aux émeutes du Capitole à Washington qui ont fait quatre morts selon un dernier bilan.
MISE A JOUR 9/1/2021 : Twitter a définitivement banni le compte de Donald Trump de sa plateforme.
Twitter avait dans un premier temps censuré trois tweets de Trump et a exigé qu’ils soient supprimés « en raison de la situation violente continue et sans précédent à Washington, D.C. ». Une mesure disciplinaire intervenant après que des manifestants pro-Trump aient pris d’assaut le Capitole, siège du Congrès regroupant le Senat et la Chambre des représentants, pour tenter de bloquer la confirmation de la victoire du président élu Joe Biden.
Pour sa part Facebook avait annoncé plus tard qu’il empêcherait temporairement la page de Trump de poster, pendant 24 heures, pour avoir violé le règlement (policy) du réseau social. Le président sortant y alimente une page de pas moins de 33 millions d’abonnés.
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Jeudi, Twitter a également affirmé qu’il a suspendu le compte de Trump pendant 12 heures, et que si les tweets ne sont pas supprimés, le compte (suivi par quelques 89 millions d’abonnés) restera définitivement clôturé, ce qui signifie du moins qu’il ne sera pas en mesure de publier des tweets à partir de ce compte.
« Toute violation future des règles entraînerait une suspension permanente du compte », a surenchéri l’administration du site.
Youtube et instagram réagissent à leur tour
Quant à YouTube, plateforme de partage vidéo appartenant à Google, ses équipes ont supprimé une vidéo de Trump car « continuant à faire des allégations non fondées que l’élection présidentielle US avait été truquée », et ce même si Trump y avait demandé aux manifestants d’évacuer les lieux. Menant une guerre aux fake news, Youtube a ajouté que la vidéo incriminée violait sa politique, dans la mesure où elle contient « une manipulation grossière ou des erreurs factuelles autour du résultat de l’élection américaine de 2020. »
Le dirigeant d’Instagram, Adam Mosseri, a déclaré que la vidéo avait elle aussi été supprimée d’Instagram (réseau propriété de Facebook) et que le compte du président resterait là aussi suspendu pendant 24 heures, le temps de calmer les esprits.
Si selon la plupart des observateurs, ces mesures de modération démontrent globalement la bonne santé de la démocratie américaine où un président fait l’objet de mesures de rétorsion par les géants de l’internet, d’aucuns s’inquiètent du péril que fait peser le pouvoir grandissant de ces vecteurs d’information sur la sacrosainte « freedom of speech » (liberté d’expression) dans le monde anglo-saxon.