Les forces de l’ordre jugent les contrôles d’identité… inefficaces
Une part significative de gendarmes et policiers considèrent les contrôles d’identité comme inappropriée pour garantir la sécurité d’un territoire.
C’est le résultat d’une étude du Défenseur des droits sur les conditions d’exercice du travail des forces de l’ordre et leurs attitudes vis-à-vis de la population. On estime à près de 47 millions le nombre de contrôles d’identité chaque année.
Pour 39% des gendarmes et policiers interrogés, cette pratique est peu voire, pas efficace pour garantir la sécurité d’un territoire. Dans le détail, les policiers se montrent les plus sceptiques quant à l’efficacité des contrôles ciblés sur les consommateurs de cannabis.
Mission prioritaire
Outre les contrôles d’identité, les forces de l’ordre ont été invitées à se prononcer sur leurs pratiques professionnelles. Si l’usage de la force pour obtenir des aveux est réprouvé dans plus de 9 cas sur 10, près de 6 répondants sur 10 estiment que, dans certains cas, le recours à plus de force que ce qui est prévu dans les textes devrait être toléré.
La majorité des policiers et gendarmes considère par ailleurs que mener à bien leur mission est prioritaire sur le respect de la loi.
Renforcer la formation
La formation continue reste un problème selon une part significative des forces de l’ordre interrogées. Une faible minorité de gendarmes et de policiers ont bénéficié de formation dans l’année écoulée sur la désescalade de la violence.
Face à ces résultats, la Défenseure des droits invite les pouvoirs publics et institutions à « renforcer la formation initiale et continue des policiers et des gendarmes » et « mettre en place un dispositif d’évaluation de la pratique des contrôles d’identité, de leur efficacité et de leur impact sur les relations avec la population ».