Les familles de Marocains séquestrés au Myanmar demandent une intervention internationale

 Les familles de Marocains séquestrés au Myanmar demandent une intervention internationale

Poste frontière entre la Thaïlande et le Myanmar à Mae Sot, dans la province de Tak. (Photo de Lillian SUWANRUMPHA / AFP)

Une dizaine de proches de Marocains séquestrés par des bandes criminelles au Myanmar ont organisé, jeudi 16 mai à Rabat, un sit-in devant l’ambassade de Chine à qui appartiennent en majorité les membres de la mafia opérant au Myanmar.

 

Selon une rescapée qui a été libérée avec deux autres Marocains, 50 jeunes marocains, tous de moins de 30 ans, sont actuellement détenus par des groupes armés en Birmanie, victimes d’une arnaque liée à de faux emplois prometteurs en Thaïlande.

La même source affirme que d’autres nationalités, notamment des Libanais et des Yéménites, sont également parmi les séquestrés.

Les familles des disparus s’alarment et sollicitent l’intervention de la diplomatie marocaine pour leur libération avant leur transfert in extremis au Cambodge ou au Laos depuis la ville de Mae Sot, une ville frontalière birmane sous la mainmise d’une mafia chinoise protégée par la junte militaire en Birmanie.

Selon cette rescapée qui s’exprimait lors d’un point de presse à Rabat avec les familles des victimes le jeudi 16 mai, ces jeunes, attirés par des annonces en ligne, ont voyagé de la Malaisie à la Thaïlande, puis vers la ville de Mae Sot.

Une fois sur place, ces personnes ont été capturées et forcées à travailler sous menace, les milices locales demandant des rançons substantielles pour leur libération.

Cinq séquestrés ont été libérés après que leurs familles ont versé 10 000 dollars aux ravisseurs. Ils sont toujours en attente d’être remis à une ONG américaine opérant à la frontière avec la Birmanie.

Selon la même source, plus de 150 autres victimes étaient sur le point d’être arnaquées avant d’être alertées par un jeune Marocain séquestré qui a envoyé un message sur les réseaux sociaux.

Le 3 mai, l’ambassade thaïlandaise au Maroc avait précisé que d’autres Africains pourraient être dans une situation similaire.

Selon notre source, les victimes ont été recrutées par des entreprises écrans basées à la frontière entre le Myanmar et la Thaïlande, opérant dans le domaine de l’escroquerie cybernétique et attirées par des propositions alléchantes comprenant des billets d’avion et des frais d’hébergement.

Notre source, une étudiante marocaine en master en Turquie, avait été recrutée par son voisin de palier. Au Maroc l’opération de recrutement s’effectue par l’intermédiaire de marocain servant de relais à d’autres Marocains au Myanmar.

Les victimes se rendent en Thaïlande pour être transférées par vol vers Mae Sot, une ville limitrophe du Myanmar contrôlée par des milices rebelles et armées qui profitent de l’instabilité politico-sécuritaire dans la région. D’ailleurs, selon un proche d’une victime, le risque de leur transfert vers le Laos est fort probable.