Les désaccords sur l’interdiction du voile dans le sport fracturent le gouvernement

 Les désaccords sur l’interdiction du voile dans le sport fracturent le gouvernement

Photo de Gérald Darmanin : Ludovic MARIN / AFP – Photo de Elisabeth Borne : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Interdire ou ne pas interdire le port du voile dans les compétitions sportives ? Les membres du gouvernement continuent d’afficher leur désaccord.

« Est-ce que porter le voile à 11, 12, 13 ans, quand on fait du sport, c’est de l’entrisme islamiste ou est-ce que ça ne l’est pas ? (…) Je pense qu’il y a une naïveté générale à penser que ce n’est pas de l’entrisme », soutenait hier (23 mars) Gérald Darmanin au micro de BFM TV.

Le ministre de la Justice réaffirme sa position très ferme contre le port du voile lors de compétitions sportives en France. Le garde des Sceaux a même fustigé la société française, victime, selon lui, d’une « forme de naïveté collective ».

Passe d’armes gouvernementale

Un gouvernement, plusieurs courants, beaucoup de remous. Interrogée par Le Parisien samedi (22 mars), Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation, estimait n’avoir « aucune leçon à recevoir de personne sur les sujets liés à la laïcité ». Cette dernière répondait indirectement aux propos de Gérald Darmanin sur la nécessité de défendre la laïcité au sein du gouvernement.

Dans son interview de samedi, l’ancienne Première ministre précisait sa position : « Il faut interdire le port de signes religieux dans les compétitions sportives. Mais il faut que l’on prenne ce problème dans sa globalité. »

Avant d’ajouter qu’il fallait certes « lutter contre la progression de l’entrisme dans la société », mais qu’il ne fallait pas « confondre le bruit médiatique et l’action que l’on mène pour faire avancer le pays ».

Irréconciliables ?

Hier (23 mars), la réponse du ministre de la Justice à la ministre a été cinglante : « Je n’ai aucune leçon non plus à recevoir de République, de fraternité et de respect de l’autre. »

Lundi dernier (17 mars), Élisabeth Borne s’appuyait sur une décision du Conseil d’État pour considérer qu’il était de « la responsabilité des fédérations de définir leur règlement intérieur », notamment concernant la possibilité de porter le voile lors de la pratique sportive.

Le lendemain, Gérald Darmanin laissait planer un doute sur une velléité de démission : « On ne peut pas rester dans un gouvernement qui cède sur ces questions-là. Je ne participe pas à ça. »

La proposition de loi LR, interdisant le voile dans les compétitions sportives, a été adoptée au Sénat le 18 février.

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