Les conséquences de l’occupation israélienne sur l’économie palestinienne
C’est un chiffre qui donne le tournis. En moins de vingt ans, les mesures restrictives imposées par l’occupation israélienne représentent un manque à gagner de près de 58 milliards de dollars (51,3 milliards d’euros) pour l’économie palestinienne. C’est la conclusion d’un rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), publié ce mercredi 24 novembre.
Selon l’étude, l’économie palestinienne n’a jamais pu se remettre de la contraction de son PIB subie pendant la seconde Intifada (2000-2005). Si les restrictions sur la mobilité des Palestiniens et la fréquence des opérations de répression en Cisjordanie occupée n’avaient pas été maintenues après 2005, le taux de pauvreté serait équivalent au tiers des 35,4 % actuels, soutient la Cnuced.
D’après le rapport, la Cisjordanie a vécu « deux décennies de croissance sans emploi », avec un taux de chômage stagnant autour de 18 %. Ce taux serait monté à 34 %, selon l’organisme, si l’on ne prend pas en compte les 125 000 Palestiniens embauchés en Israël et dans les colonies de Cisjordanie occupée.
Les emplois de ces derniers sont cruciaux pour l’économie palestinienne : ces travailleurs gagnent au moins le smic israélien, 5 300 shekels (NDLR : 1485 euros), soit plus de trois fois et demie l’équivalent du salaire minimum dans le territoire géré par l’Autorité palestinienne. Mais ces rentrées d’argent accroissent aussi la dépendance des Palestiniens vis-à-vis des décisions israéliennes.
Pour rattraper le retard économique, la Cnuced recommande un accès libre à la zone C, les 60 % de la Cisjordanie demeurés sous contrôle civil et militaire israélien, un territoire sous-peuplé, mais riche en ressources naturelles, où Israël a étendu sa souveraineté.
La Cnuced prône aussi le rétablissement d’une continuité territoriale entre les différents espaces palestiniens. Un souhait vain quand on pense à l’expansion des colonies israéliennes qui sépare toujours un peu plus le nord et le sud de la Cisjordanie.