Les Cléopâtre récompensent les réalisatrices « oubliées » par des César très masculins
La veille de la cérémonie des César, un prix Cléopâtre, créé par le magazine « Causette », a récompensé des réalisatrices « oubliées » par le grand événement du cinéma français.
« Je propose qu’on arrête les César et qu’on monte les Cléopâtre » ironisait sur Twitter, le 25 janvier dernier, Marie-Charlotte Garin, députée écologiste du Rhône. L’élue réagissait à la publication, le jour même, de la liste de la catégorie phare de la cérémonie des César, celle de la meilleure réalisation.
Cette liste ne compte aucune femme. Ce qui était à l’origine une blague est devenue réalité. C’est le magazine « Causette » qui a donné vie, hier (23 février) à la première cérémonie des Cléopâtre pour « mettre en lumière les réalisatrices injustement snobées cette année ».
Je propose qu'on arrête les Césars et qu'on monte les Cléopâtres pic.twitter.com/Zx4YhvE5AF
— Marie-Charlotte Garin (@MC_Garin) January 25, 2023
A jamais les premières
Les Cléopâtre ont donc couronné leurs premières lauréates. Une première récompense, le prix du public, décerné après le vote d’environ 1 000 lecteurs, a été remise à Alice Diop pour son film Saint-Omer (Lion d’argent à la Mostra de Venise 2022).
Une seconde récompense, le prix de la rédaction du magazine, a été décernée à Rebeca Zlotowski pour Les Enfants des autres (sélectionné à la même Mostra). Une première cérémonie des Cléopâtre qui met donc les César, qui auront lieu ce soir (24 février), face au manque de diversité dans ses sélections.
Où sont les femmes ?
Deux catégories reines, meilleure réalisation et meilleur film. Cinq nominés dans chaque catégorie et juste une femme, Valeria Bruni-Tedeschi pour Les Amandiers, qui tentera de remporter le César du meilleur film. Des César très masculins et ce depuis de nombreuses années. Il faut remonter à l’an 2000 pour retrouver la seule réalisatrice à avoir été récompensée. Il s’agissait de Tonie Marshall, meilleure réalisatrice pour Venus Beauté.
Les Cléopâtre auront-elles su faire entendre leur point de vue aux César ? Selon leur communiqué, c’était le but de la rédaction de Causette avec cette « démarche politique et humoristique ». Cet événement sera-t-il renouvelé ? Si l’Académie des César n’a pas entendu le message cette année, le magazine l’assure, il nous donnera « rendez-vous l’année prochaine pour la seconde édition des Cléopâtre ».