Les autorités algériennes ordonnent la fin des activités humanitaires de Caritas
Caritas Algérie doit cesser ses activités sur ordre des autorités. Un tour de vis supplémentaire ciblant les activités caritatives et un coup dur pour les libertés religieuses dans le pays. Établi au moment de l’indépendance, ce service humanitaire tourne la page de 60 années au service des démunis et des migrants.
La pression s’accentue sur les cultes non musulmans et leurs émanations associatives. Dernière victime en date, Caritas Algérie a cessé ses activités. « L’Église catholique en Algérie a le regret d’annoncer la fermeture complète et définitive de son service appelé ‘Caritas Algérie’, à partir du 1er octobre, et ce conformément à la demande des pouvoirs publics », a-t-il ainsi été publié.
Le pouvoir d’Alger met ainsi fin à près de 60 ans d’action au service des démunis. Créée en 1962 au moment de l’indépendance, Caritas Algérie venait en aide aux plus pauvres, quelles que soient leurs convictions religieuses. Les Algériens étaient ainsi nombreux à participer à ses activités socioculturelles, ses projets de solidarité en faveur des personnes vulnérables ainsi qu’à ses programmes de sensibilisation au respect de l’environnement.
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En collaboration avec le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et d’autres structures locales, les membres de ce service caritatif chrétien intervenaient également auprès des migrants en provenance d’Afrique subsaharienne. Ils proposaient aide médicale, cours d’alphabétisation et cours de soutien scolaire. Des actions qui pourraient être la raison principale de cette décision administrative, alors qu’Alger est abondamment critiqué pour sa gestion de la question migratoire
Aucun lien avec le réseau Caritas International
Les autorités ont justifié leur décision par le fait que Caritas Algérie serait « une organisation non autorisée ». Le diocèse d’Alger, dont dépend le service caritatif, a pourtant tenté de convaincre l’administration que Caritas n’était pas une ONG.
« Caritas n’est pas une organisation distincte, mais l’un des services développés par l’Association diocésaine d’Algérie (ADA), il n’a donc pas d’existence juridique propre », a expliqué au Monde l’archevêque d’Alger Jean-Paul. Il souhaitait dissiper toute confusion quant à un éventuel lien avec le réseau mondial Caritas, dont le siège se situe à Rome.
La page Algérie de l’ONG internationale indique ainsi que Caritas Algérie est le service d’action humanitaire de l’Association du diocèse d’Alger. Le Mgr Vesco a notamment expliqué qu’il avait cessé d’utiliser le label Caritas pour éviter cet amalgame. En vain.