Les autorités algériennes appelées à stopper les violences contre les militants du Hirak

 Les autorités algériennes appelées à stopper les violences contre les militants du Hirak

Des Algériens tiennent des pancartes avec des portraits de militants détenus en prison, lors d’une manifestation anti-gouvernementale à Alger le 7 mai 2021. Selon le Comité National pour la Libération des Détenus (CNLD), plus de 70 personnes, en lien avec le Hirak ou d’autres affaires liées à la liberté d’expression, sont incarcérées en Algérie. RYAD KRAMDI / AFP

Les autorités algériennes sont appelées par Amnesty international à cesser l’usage « illégal de la force » et les détentions abusives en réponse à des manifestations pacifiques.

 

Illégal

« Le recours illégal à la force et les détentions arbitraires sont inacceptables, et les témoignages que nous avons entendus sont extrêmement inquiétants » déclarait Amna Guellali (7 mai), directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Amnesty International.

A la veille d’un week-end de mobilisation en Algérie, entre le désormais traditionnel rassemblement du vendredi du Hirak et les commémorations du massacre de Sétif (8 mai 1945), l’ONG appelait à stopper la répression brutale et à libérer les militants du Hirak arbitrairement détenus.

Manifestants, et même des journalistes, roués de coups de matraques, traînés au sol par les forces de l’ordre. Amnesty international a recueilli plusieurs témoignages, en plus des vidéos circulant déjà en ligne.

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Détentions arbitraires

Après avoir interrompu les manifestations près d’un an à cause de la pandémie de Covid-19, depuis février 2021, les militants du mouvement Hirak sont retournés dans la rue pour exiger un changement complet du système politique.

Un retour qui signifie également un retour des arrestations abusives. 70 personnes auraient été arrêtées depuis février dernier, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), un groupe local de surveillance.

« Toutes les personnes détenues uniquement pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique doivent être libérées immédiatement et sans condition, et toutes les charges retenues contre elles doivent être abandonnées » pour Amnesty International.

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Pressions

« Atteinte à l’unité nationale », « atteinte à l’intérêt national » ou encore « incitation à un rassemblement non armé », comptent parmi les motifs d’arrestation invoqués par les autorités algériennes.

Selon Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH), lors de leur détention, les militants sont fortement incités à signer une déclaration par laquelle ils s’engagent à ne plus participer aux marches hebdomadaires (source AFP).

Depuis le début du mouvement, le CNLD « recensait début février 2021 au moins 2 500 arrestations de manifestants, journalistes et militants à qui il était reproché de s’être impliqués pacifiquement » dans le Hirak, rapporte Amnesty International.

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