Les 20 ans de l’Anru

 Les 20 ans de l’Anru

L’immeuble HLM de 12 étages « Floréal E3 », construit en 1968 dans la cité Berthe à la Seyne-sur-Mer, est démoli, le 18 avril 2004, dans le cadre d’un projet de renouvellement urbain piloté par la ville. La loi du 1er août 2003 oblige la ville de la Seyne-sur-Mer à présenter à l’Agence Nationale de Renouvellement Urbain un projet global de rénovation urbaine pour le centre ancien et Berthe. ERIC ESTRADE / AFP

L’Agence nationale de la rénovation urbaine (Anru) fête ses vingt ans demain, le 1er août. Et le bilan est amer.

C’est un instrument voulu par Jean-Louis Borloo alors ministre délégué à la Ville sous la présidence de Jacques Chirac pour changer le visage des quartiers populaires. L’Anru a été créée par la Loi d’orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine du 1er août 2003. Et pensée pour répondre à la paupérisation de ce qui s’appelait alors les « zones urbaines sensibles ».

L’Anru s’est illustrée par ses opérations de démolition-reconstruction de tours et barres d’immeubles, dont les images ont ponctué les journaux télévisés des années 2000. Pour son premier programme (2004-2020), elle a engagé 12 milliards d’euros dans quelque 600 quartiers abritant 4 millions d’habitants.

Trop tôt pour fêter ses 20 ans

Pour souffler ses bougies, l’Anru a retenu la date du 9 février prochain, c’est le jour où est paru le décret qui officialisa sa création. Il était trop tôt pour fêter ces 20 ans, un mois après la vague de violences déclenchée dans de très nombreuses villes de France par la mort de Nahel, 17 ans, tué à Nanterre par un policier lors d’un contrôle routier.

Dans son magazine de juin 2023, publié juste avant ces émeutes, l’Anru se félicitait précisément de la future rénovation des tours Nuages, situées dans la cité Pablo-Picasso de Nanterre où habitait l’adolescent.

Promesses de mixité sociale

L’embrasement récent des quartiers populaires a réactivé les critiques, notamment de l’extrême droite, qui fustigent des politiques trop généreuses. Autre critique récurrente de l’Anru, réitérée mi-juin dans un rapport des députés LFI: ne pas avoir tenu ses promesses de mixité sociale.