L’emblématique magasin Tati bientôt transformé en logements sociaux
C’est la fin d’une icône parisienne populaire. Quelques mois après sa fermeture, le célèbre magasin Tati du quartier Barbès à Paris va être aménagé partiellement en logements sociaux. Le site figure sur une liste de six sites que la Mairie de la capitale entend transformer pour « aller beaucoup plus loin » en matière de logements à loyers modérés.
La crise sanitaire du Covid-19 avait précipité sa fermeture. Quelques mois plus tard, des logements sociaux occuperont partiellement les locaux du célèbre magasin Tati du quartier Barbès à Paris. L’annonce a été faite le 9 février par la mairie.
La première vague de l’appel à projets, lancé dans le cadre de l’opération « Réinventer Paris » et dont l’objectif est de transformer des bureaux vacants en logements. Il concerne six sites, dont deux appartiennent à la Ville.
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Le plus emblématique est assurément l’immeuble haussmannien situé à l’angle des boulevards Barbès et de Rochechouart. Ce sera donc la fin de la célèbre l’enseigne vichy rose Tati qui coiffait le bâtiment depuis 1948.
Ce magasin proposant pendant plus d’un demi-siècle des articles de textile et de bazar bon marché a vu défiler des générations de classe populaire avec son slogan « Tati : Les plus bas prix ». Son implantation à la lisière sud du 18e arrondissement en avait fait une adresse très prisée des populations issues de l’immigration maghrébine et subsaharienne notamment.
Des magasins au rez-de-chaussée
Le groupe GPG, qui avait repris le magasin en 2017, avait annoncé en juillet 2020 la fermeture. Il avait notamment pointé une forte baisse de sa fréquentation en raison de la crise liée à l’épidémie de Covid-19.
Ses 6 500 m² de surface vont être partiellement transformés en logements, « notamment » sociaux. Mais, la mairie reste ouverte aux possibilités d’utilisation commerciale du rez-de-chaussée, a souligné Emmanuel Grégoire. L’idée est de « garder une ouverture sur le quartier », a indiqué le premier adjoint de la maire PS Anne Hidalgo, lors d’une conférence de presse.
Faire plus pour le logement social
Parmi les cinq autres sites inscrits dans cette première vague de réhabilitation figure le siège historique de l’Assistance-Publique – Hôpitaux de Paris, situé avenue Victoria, en face de l’Hôtel de Ville. Jusqu’à la moitié de ses 25 000 m² deviendront des surfaces de bureaux. 30 % seront affectés à des logements sociaux. L’AP-HP transfère son siège au sein de l’hôpital Saint-Antoine (XIIe), a indiqué Emmanuel Grégoire.
Figurent également deux garages automobiles. L’un appartient à Renault dans le 15e, l’autre à PSA dans le 11e arrondissement. Le premier, datant de 1954, comprend neuf niveaux pour 10 000 m². Il offre une vue directe sur la tour Eiffel et la Seine. Les six sites totalisent 60 000 m² de surface à réhabiliter, mais « beaucoup plus avec le potentiel à construire », a souligné Emmanuel Grégoire.
Selon lui, la crise sanitaire et économique pourrait engendrer « une baisse de demandes de bureaux entre 15 et 25 % ». L’objectif de Ian Brossat, l’adjoint PCF au logement, est « d’aller beaucoup plus loin et faire davantage dans la mandature qui s’ouvre » que les 350 000 m2 de bureaux transformés en logements pendant le premier mandat d’Anne Hidalgo (2014-2020). Un rythme qui avait déjà doublé par rapport aux deux mandatures de son prédécesseur Bertrand Delanoë (2001-2014).