Législatives. « Les responsables de la Nupes ne sont pas différents des autres », Mohammed Hakkou, candidat divers gauche dans le 95

 Législatives. « Les responsables de la Nupes ne sont pas différents des autres »,  Mohammed Hakkou, candidat divers gauche dans le 95

Mohammed Hakkou, maire adjoint de Gonesse (95), candidat indépendant aux élections législatives 2022, dans la 9e circonscription du Val-d’Oise.

Mohammed Hakkou est un habitué des élections. Depuis 2008, il participe aux différents scrutins. Cette année, ce maire adjoint de Gonesse (95) se présente aux élections législatives, dans la 9e circonscription du Val d’Oise. Candidat divers gauche, il a préféré partir seul en indépendant, certain qu’il n’aurait jamais obtenu l’investiture de la Nupes.

 

LCDL : Pourquoi n’avoir pas essayé d’obtenir l’investiture de la Nupes ?

Mohammed Hakkou : J’ai été approché par des partis politiques mais j’ai préféré rejeter leurs offres et partir seul. Ils ne m’offraient pas de garanties suffisantes quant à mon indépendance d’action. Bien sûr, au moment de l’annonce de l’union de la gauche, j’ai été sensible à l’appel de Jean-Luc Mélenchon, mais très vite, je me suis rendu compte qu’il s’agissait, en réalité, d’un vrai jeu de dupes …

Comment ça ?

Pour moi, la Nupes n’est qu’un simple moyen qu’ont trouvé certains politiques pour conserver leurs avantages, tout « en sauvant les meubles »… Il n’y a qu’à voir les tractations, les parachutages, les alliances contre nature, juste pour être élu …

J’ai préféré prendre mes distances avec ce schéma classique de la politique politicienne que je dénonce depuis 2008. Je souhaite incarner quelque chose de nouveau, de plus transparent, sur le modèle de ce qui se fait dans les pays nordiques …

Vous êtes assez dur avec la Nupes …

Et y a de quoi ! Leurs responsables ne sont pas différents des autres. Depuis la nuit des temps, les partis politiques ont instrumentalisé et utilisé les habitants « issus de la diversité », comme une variable d’ajustement électorale. Ils les ont utilisés pour coller leurs affiches et pour que ces derniers aillent convaincre « leurs semblables » de voter pour eux. Mais quand il s’agit de leur donner des responsabilités, on leur a toujours répondu que ce n’était pas le moment.

Ça me rappelle le droit de vote des étrangers, resté à ce jour lettre morte, après la promesse de Mitterrand, il y a maintenant plus de quarante ans ! Il y a encore, à mon sens une discrimination systémique, voire une gestion coloniale de la part des responsables des partis politiques à l’encontre des candidats issus de l’immigration, alors que les Français dans leur immense majorité sont tout à fait prédisposés à voter pour des « candidats de la diversité ». Ce sont les responsables des partis politiques qui bloquent.

Pourquoi avez-vous décidé de vous lancer dans la course aux législatives ?

Depuis mon plus jeune âge, je milite pour plus d’égalité. Pourquoi vouloir entrer à l’Assemblée nationale ? Parce que c’est là que tout se décide. C’est au Parlement qu’on vote les lois, qu’on s’occupe de gérer la vie quotidienne de nos concitoyens. L’Assemblée nationale est le cœur de la démocratie française. Député, je défendrai l’intérêt des habitants des quartiers populaires et notamment des plus vulnérables, des plus fragiles …

Comme je vis dans un quartier populaire, contrairement à d’autres candidats, je connais les besoins, les problématiques et les attentes des habitants. Chef d’entreprise, je me battrai pour la création d’emplois, pour l’aide à la formation, pour plus d’égalité et surtout de justice, car il y a un manque de reconnaissance et d’estime vis-à-vis de ces habitants. Nous sommes toujours « les oubliés de la République ».

Si Mohammed Hakkou est élu député, quelles seraient ses principaux combats ?

Député, je m’engage à consulter les habitants de ma circonscription sur les sujets de société importants. Néanmoins, le sujet sur lequel je travaillerai en priorité, sera l’éducation car il s’agit pour moi plus d’un investissement à long terme qu’une « dépense », comme le considère à tort la plupart de nos hommes politiques. Il faudra outiller nos enfants afin qu’ils aient les meilleurs moyens d’apprentissage et pédagogiques possibles.

Ensuite, il y a, bien entendu, dans ces moments de forte inflation, la question du pouvoir d’achat. Je ferai en sorte de proposer une loi contre la spéculation sur l’alimentation. Nous ne pouvons plus laisser faire cette abomination qui crée une sous-alimentation et la famine dans le monde.

Si vous n’accédez pas au second tour, appellerez-vous à voter pour le candidat de la Nupes ?

Le candidat de la Nupes est un parachuté qui nous vient de Caen donc aucune chance qu’il soit au 2ème tour ! J’ai confiance aux électeurs et en leur clairvoyance. Ils savent reconnaitre les candidatures de copinage et d’appareils.

Au vu de cette campagne électorale que je mène depuis maintenant six mois, mais aussi de mon ancrage local et des excellents retours que j’ai sur le terrain de la part des électeurs, j’ai l’intime conviction que je serai au second tour. Aujourd’hui plus qu’hier, nos concitoyens ont compris que les partis politiques traditionnels n’avaient plus aucun sens. Ils savent qu’un candidat indépendant saura mieux les défendre car il ne devra rendre des comptes qu’aux habitants et ne recevra d’ordre d’aucun parti politique.

LEGISLATIVES 2022 :

Législatives. « En s’autoproclamant candidat, Azzédine Taïbi s’est tiré une balle dans le pied », Soumya Bourouaha candidate de la Nupes

La Franco-Marocaine Naïma M’Faddel candidate aux législatives

Ile-Saint-Denis / Législatives : Madioula Aïdara-Diaby défie Eric Coquerel

Législatives 2022. « Je me maintiens parce que la candidate de la Nupes a été imposée par le haut », Azzédine Taibi, maire PC de Stains

Législatives 2022. « La NUPES a préféré investir le député sortant, élu sous les couleurs macroniennes », Sanaa Saitouli candidate à Cergy

Législatives Montpellier. « On est encore les dindons de la farce », Gemel Ben Saïd, déçu de sa non-investiture pour la France insoumise