Législatives : le RN multiplie par 11 sa présence à l’Assemblée

 Législatives : le RN multiplie par 11 sa présence à l’Assemblée

Marine Le Pen fait entrer le RN dans une nouvelle ère avec près de 90 députés à l’issue des législatives. STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Quelques semaines après sa qualification au deuxième tour de la présidentielle, Marine Le Pen réussit son pari d’installer solidement à l’Assemblée national. Le parti d’extrême droite devient la troisième force politique du parlement avec près de 90 députés. Du jamais vu dans l’histoire de la 5e république.

De 8 à 89 députés. Le Rassemblement national (RN) réalise un résultat historique aux élections législatives. La candidate à l’Élysée du RN, Marine Le Pen, avait déjà obtenu un score jamais vu au second tour de la présidentielle, avec 41,5% des voix. Elle dispose aujourd’hui d’un groupe conséquent à l’Assemblée nationale. Et ce malgré un mode de scrutin qui a traditionnellement désavantagé les extrêmes.

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Le parti d’extrême droite, qui avait déjà progressé de 5,5 points au premier tour, en réunissant 18,7% des voix (13,2% en 2017), semble devoir devancer en sièges le parti de droite Les Républicains. Le RN est ainsi le principal bénéficiaire de la défaillance de la coalition présidentielle sortante. Ensemble! Perd en effet sa majorité absolue en n’obtenant que 230 sièges.

« On a gagné », criaient des militants du RN à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), où Marine Le Pen l’emporte haut la main. Le patron par intérim du RN, Jordan Bardella, a salué sur TF1 un « tsunami » pour son mouvement.

 

Retour d’un groupe d’extrême droite après 36 ans d’absence

Le RN était en tête du premier tour des législatives dans plus d’une centaine de circonscriptions. Au soir du second tour, il réalise une performance inédite en dépit d’un scrutin majoritaire et d’une absence d’alliances avec le parti d’Eric Zemmour Reconquête !. Pour la première fois depuis 1986, le RN pourra constituer un groupe à l’Assemblée nationale, ce qui lui permet de disposer de davantage de moyens et de temps de parole.

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Marine Le Pen triple la mise par rapport au nombre de députés qu’avait obtenus son père en 1986 (32 du Front national et 3 du petit mouvement conservateur CNIP). Ce score n’avait d’ailleurs été possible que grâce à une dose de proportionnelle, supprimée depuis. Ce groupe, qui a siégé de 1986 à 1988, nommé Front national-Rassemblement national était alors présidé par le patron du FN, Jean-Marie Le Pen.

 

Campagne en demi-teinte

La finaliste de la présidentielle avait dit récemment son « envie de mener la bataille à l’Assemblée avec un groupe de députés ». Elle avait confié avoir « été extrêmement frustrée ces cinq dernières années, où on n’avait pas les moyens de se battre, où on n’avait pas les moyens de s’exprimer ». Prendre la présidence du groupe devrait la conduire à lâcher la tête du parti.

Marine Le Pen avait pourtant peiné à se faire entendre pendant la campagne face au duel entre la coalition de la majorité sortante Ensemble! et celle de la gauche Nupes. La responsable d’extrême droite avait ensuite revu à la hausse ses ambitions, en soulignant que le RN, arrivé en tête dans 108 circonscriptions, pourrait « potentiellement » obtenir autant de sièges, et avait exhorté ses électeurs à faire du chef de l’État un « président minoritaire ».