Législatives. « Je ne crois pas au système politique traditionnel », Aly Dioura candidat indépendant en Seine-Saint-Denis

 Législatives. « Je ne crois pas au système politique traditionnel », Aly Dioura candidat indépendant en Seine-Saint-Denis

Aly Dioura, cadre de la fonction publique territoriale et porte-parole du mouvement « La Seine-Saint-Denis au cœur », se présente en indépendant aux élections législatives 2022, dans la 4e circonscription de Seine-Saint-Denis. Photo : DR

Aly Dioura a 35 ans. Il est originaire de la cité des 4000 à La Courneuve (93) où il vit toujours. Militant associatif depuis une quinzaine d’années, cadre de la fonction publique territoriale et porte-parole du mouvement « La Seine-Saint-Denis au cœur », il se présente aux élections législatives dans la 4e circonscription de Seine-Saint-Denis.

 

LCDL : C’est votre deuxième candidature à un scrutin …

Aly Dioura : Effectivement. J’ai été candidat une première fois l’an dernier aux élections départementales en Seine-Saint-Denis. Élections durant lesquelles nous nous sommes hissés un peu à la surprise générale, sauf pour nous !, au second tour face au président sortant Stéphane Troussel.

Qu’est-ce qui vous avez donné envie de vous présenter en premier lieu ?

L’élément déclencheur a été double. Déjà, la nature de la composition de la nouvelle équipe municipale de ma ville, à La Courneuve. Untel était la femme de, l’autre l’enfant de … Et puis, il y a eu ce qui s’est passé pendant la crise sanitaire et l’absence criante des élus locaux à répondre à certaines urgences sociales, telles que celles liées au logement social et aux difficultés des familles à subvenir à leurs besoins primaires.

Vous préférez vous présenter en indépendant. Pour quelle raison ?

La raison est simple : je ne crois pas au système politique traditionnel. Je pense que ce système ne répond plus, à la fois aux attentes des habitants, notamment les plus fragilisés, mais surtout, je crois qu’il n’est plus légitime au regard de la défiance et de l’abstention aujourd’hui structurelle qu’il génère.

Êtes-vous plutôt de droite ou de gauche ?

La droite, voire la droite extrême, on voit très bien ce qu’elle est, et plus les années passent, plus nous ressentons de plein fouet son joug. En revanche, la gauche, elle, a perdu de son aura, en plus de ses valeurs. Ce mot ne veut plus dire grand-chose aux yeux des catégories populaires, urbaines et rurales.

Pour ma part, je me revendique de gauche mais d’une gauche pragmatique et qui ne fait aucune concession sur ses valeurs, notamment en matière de justice sociale et d’antiracisme.

Aly Dioura, que pensez-vous de la Nupes ?

C’est un accord des partis de gauche mais c’est un accord entre eux, sans ce « nous » qui inclut l’ensemble des catégories populaires et des discriminées notamment. Certains peuvent à juste titre se réjouir de voir cette gauche se rassembler. Mais selon moi, ce rassemblement est davantage un trompe-l’œil qu’autre chose. L’antiracisme à la sauce LFI et PS est par exemple diamétralement opposé. Et ça, ce n’est pas rien pour certaines catégories populaires …

Vous vous présentez dans une circonscription populaire. Selon vous que faudrait-il faire pour améliorer les conditions de vie des habitants ?

Il est indispensable de sortir des postures partisanes et de limiter les mandats dans le temps. Faire émerger de nouveaux visages afin de rapprocher les citoyens de leurs représentants qui, même à l’échelle locale, considèrent souvent ces derniers en déconnexion avec le réel. Et surtout ne plus négocier et transiger sur les valeurs de gauche, de lutte contre les injustices sociales et d’antiracisme. C’est un prélude indispensable à l’amélioration des conditions de vie et d’épanouissement des habitants.

Si vous n’êtes pas au second tour, allez-vous donner des consignes de vote ?

Je pense, comme l’an dernier et au regard de la configuration locale des forces en lice et notamment la division de la gauche des partis, que nous avons toutes nos chances pour accéder au second tour. Par ailleurs, j’ai beaucoup de mal avec l’idée d’une consigne de vote. J’ai toujours considéré ce procédé comme infantilisant, voire méprisant.

J’entends parfois l’extrême urgence qu’ont les personnalités politiques à se prononcer en faveur de cela sur fond même de front républicain. Mais j’aime à dire que si Marine Le Pen et son parti sont si antirépublicains, pourquoi ne pas les dissoudre au même titre que l’ensemble des associations dissoutes ces dernières années par le gouvernement ? Et puis, notre mouvement n’a pas vocation à jouer ce jeu que nous décrions collectivement depuis des lustres.

Quid des alliances que vous pourriez faire avec les autres candidats de gauche ?

Faire des alliances sur la base de quoi ? Les alliances programmatiques, c’est avant le premier tour qu’elles doivent être faites, car si on les fait après, cela peut vite paraître comme une trahison surtout quand les candidats en lice se sont publiquement écharpés sur le terrain de la campagne.

Si vous êtes élu député, quels seront vos principaux combats ?

L’antiracisme, le logement social, le handicap et l’inclusion, l’école et le droit à la santé pour tous. Un programme 100% à gauche.

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