Législatives en Algérie : le FLN en tête selon les chiffres officiels
Le parti au pouvoir en Algérie, le Front de libération nationale (FLN), a remporté les législatives organisées samedi. Les chiffres de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) donnent une majorité relative pour l’ex-parti unique au parlement.
Le FLN est en tête en nombre de sièges selon les résultats officiels des législatives anticipées du 12 juin en Algérie. L’ANIE a annoncé mardi que le parti au pouvoir depuis l’indépendance a obtenu 105 sièges sur les 407 que compte l’Assemblée. Des chiffres qui contredisent les déclarations du principal parti d’opposition.
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Le Mouvement de la Société pour la Paix (MSP) revendiquait dès dimanche sa victoire aux élections législatives anticipées. Pour l’ANIE, le MSP n’arrive qu’en troisième place avec 64 sièges. Les « fondations de ce Parlement ont été construites en toute liberté et transparence par le peuple », affirme Mohamed Chorfi, président de l’ANIE, comme pour prévenir toute accusation de manipulation des résultats.
90 % d’hommes
Pour les observateurs, la victoire du FLN constitue en effet une surprise. La démission d’Abdelaziz Bouteflika, poussé vers la sortie en 2019 par le mouvement populaire Hirak, et ses mauvais résultats économiques l’ont largement discrédité auprès des Algériens. L’ex-parti unique perd tout de même un tiers de ses sièges par rapport à l’assemblée sortante. Son allié traditionnel, le Rassemblement national démocratique (RND), recule également à 57 sièges.
L’assemblée qui se dessine pourrait sceller une alliance entre les partis traditionnels (FLN et RND), les indépendants – un ensemble disparate – et les islamistes légalistes. Elle sera également très largement masculine. Seules 34 femmes ont obtenu leur ticket pour y siéger lors de la mandature qui s’ouvre. Soit, plus de 100 de moins que dans l’assemblée sortante.
Rendez-vous raté pour la transition démocratique
Ces résultats n’offrent sont en revanche « sans surprise » pour Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH). Le « climat de répression » a abouti selon lui à un « rendez-vous raté pour le changement et la démocratie ».
D’ailleurs, les électeurs ont largement boudé les urnes. Moins d’un électeur sur trois a fait le déplacement. Sur les 5,6 millions de votants, l’ANIE a de plus comptabilisé plus d’un million de bulletins nuls. Le pari des autorités, qui comptaient sur le scrutin pour sortir de la crise politique, semble donc perdu.
Mais, le président Abdelmadjid Tebboune a d’ores et déjà choisi d’ignorer le chiffre de la participation. Pour lui, « le taux de participation n’a pas d’importance. Ce qui m’importe, c’est que ceux pour lesquels le peuple vote aient une légitimité suffisante », a-t-il argué après avoir voté.