Dans une mauvaise passe, Habib Meyer se présente comme un candidat sioniste « bouclier d’Israël »

 Dans une mauvaise passe, Habib Meyer se présente comme un candidat sioniste « bouclier d’Israël »

Le candidat UDI se présente comme un député sioniste proche du premier ministre israélien.


Il est des députés dont on se demande de quel pays ils sont les élus. Habib Meyer, député sortant de la 8e circonscription de l’étranger (Europe du Sud et Israël), en est l’une des meilleures illustrations. Arrivé second au soir du premier tour des législatives, il en appelle à un sursaut de l’électorat sioniste pour le faire gagner.


Sur fond de participation rachitique (moins de 10 %), Habib Meyer (35,5 %) est devancé par la candidate de La République en marche (LREM), Florence Drory (36,7 %), qui dispose en plus d'une réserve de voix potentiellement plus importante. Le député sortant a réagi en envoyant un mail aux seuls électeurs français en Israël, randu public par Charles Enderlin, ancien correspondant de France Télévision à Jérusalem connu pour son traitement impartial du conflit israélo-palestinien. Cet envoi est contraire à l’usage qui veut qu’un candidat communique avec tous les électeurs de sa circonscription, qui inclut dans ce cas, l’Italie, la Grèce, la Turquie, Chypre, Malte et les micro-États italiens du Vatican et de Saint-Marin.



Le message d'Habib Meyer aux Français d'Israël diffusé par la conseillère consulaire des Français de Turquie Marie-Rose Koro


Dans son courriel, Habib Meyer « assume totalement sa proximité avec le premier ministre israélien (…) et le monde de la Torah » et appelle à une mobilisation des Français d’Israël pour le second tour le 18 juin. « Pour la première fois, avec moi, vous avez un député qui vous ressemble : profondément attaché à la France, sioniste, partisan de l’intégrité d’Eretz Israël et fidèle aux valeurs de la Torah », insiste le candidat étiqueté UDI. Celui-ci qualifie d’ailleurs de « pure chimère » la recherche de la solution à deux États entre Israéliens et Palestiniens sur la base des frontières de 1967, qui fait pourtant l’objet d’un consensus international.


Tout comme son homologue et compatriote Claude Goasguen, Habib Meyer se présente comme « un des boucliers d’Israël à l’Assemblée nationale ». Pendant son mandat, il a d’ailleurs servi plusieurs fois de porte-voix du gouvernement israélien, allant jusqu’à afficher des positions « hostiles à celles du pays dont il est l’élu » — la France, faut-il le rappeler, souligne L’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS).


Les Français d'Israël, qui ont voté à 74 % pour le candidat sioniste, représententent un peu plus de la moitié des 146 000 électeurs de la 8e circonscription et pourraient donc faire pencher la balance en cas de mobilisation dimanche prochain.


Rached Cherif