Le Tunisien Yamen Manaï remporte le prix de littérature arabe avec « Bel abîme »
Avec « Bel abîme », Yamen MAnaï dénonce la violence dans les milieux les plus défavorisés de la Tunisie, en particulier chez les jeunes.
Le Tunisien Yamen Manaï a remporté le prix de littérature arabe pour « Bel abîme ». Un roman sur la violence dans les milieux les plus défavorisés de son pays. Une deuxième reconnaissance pour ce roman et une troisième pour cet auteur vivant en France, après son prix des 5 continents de la Francophonie en 2017.
Yamen Manaï, 42 ans, est ingénieur de formation et vit en France depuis ses 18 ans. Son roman, publié par son éditeur tunisien, Elyzad, raconte l’histoire d’un garçon de 15 ans incarcéré pour avoir tué son père.
Le jury a salué « un bref roman passionnant écrit dans un style simple et puissant à la fois, qui dénonce, à travers le parcours d’un adolescent révolté, les injustices d’une société cruelle dans la Tunisie des banlieues populaires ».
Le prix, doté de 10 000 euros, a été créé en 2013 par la Fondation Jean-Luc Lagardère, industriel et patron de presse français (1928-2003) et l’Institut du monde arabe (IMA) présidé par Jack Lang, ancien ministre français de la Culture.
Une société qui inculque la violence
« Je suis très heureux d’avoir emporté le prix de littérature arabe. Parce que le mot « arabe » est un mot cher à mon cœur. C’est ma langue maternelle, qui m’a fait connaître la littérature, qui m’a donné la passion de la littérature, même si aujourd’hui je la pratique en langue française. Donc c’est une joie d’être associé à cet héritage, confie Yamen Manaï sur RFI. « Bel abîme », c’est un roman, en effet. C’est une réaction à la violence qui gangrène de plus en plus la société tunisienne, malheureusement. La condition de l’enfant est difficile à supporter, les violences sont banalisées dès le plus jeune âge. »
Un palmarès qui s’étoffe
Le prix de littérature arabe est l’une des rares récompenses françaises distinguant la création littéraire arabe. Elle promeut l’œuvre d’un écrivain ressortissant d’un pays de la Ligue arabe et auteur d’un ouvrage écrit ou traduit en français. Ce prix a pour but de valoriser et diffuser en France la littérature arabe en pleine rentrée littéraire. Il s’inscrit également dans le travail mené par l’IMA avec ses Rencontres littéraires.
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Yamen Manaï avait déjà remporté avec ce même titre le prix Orange du livre en Afrique. En 2017, il s’était fait connaitre du grand public en remportant le prix des 5 continents de l’Organisation internationale de la francophonie avec « L’amas ardent ». Une fiction où son héros, un apiculteur, faisait face aux bouleversements politiques de son pays. Une critique subtile et par métaphores qui lui permettait d’exprimer sa déception du tournant pris par la révolution tunisienne.
